Les huit cadres de la société STH, filiale de la compagnie Sonatrach, devaient être déférés hier devant le parquet d'Arzew, relevant de la Cour d'Oran, pour être entendus par la magistrate instructrice dans le cadre de l'affaire des transactions douteuses de «gré-à-gré», a-t-on appris de source judiciaire. La procédure d'audition par le juge d'instruction devait avoir lieu, lundi, mais elle a été renvoyée à mercredi (hier), et ce, pour «complément d'informations», indique-t-on de même source. La présentation des mis en cause, en présence de leurs avocats conformément aux dispositions du code de procédures pénales, se poursuivait à une heure tardive de la journée d'hier. Les résultats, c'est-à-dire les ordonnances que décernera la Chambre d'instruction concernant les huit cadres suspects, ne seront connus qu'ultérieurement. Eu égard à la confidentialité inhérente au secret d'instruction, nous nous gardons pour l'heure de livrer d'amples détails sur cette affaire qui a défrayé la chronique. Il est à rappeler que, selon une source judiciaire, les services de sécurité ont mis au jour une affaire de surfacturation de matériel commandé auprès d'un certain nombre de fournisseurs. Selon les premiers éléments de l'enquête, la facture du marché aurait été sciemment «gonflée», soit près de 2 millions d'euros, alors que le prix réel du matériel livré n'en représente qu'un dixième. Le dossier a éclaté au cœur d'une grande filiale de Sonatrach, la Société de transport d'hydrocarbures (STH), en l'occurrence. Selon nos informations obtenues de sources concordantes, dont une de la justice même, huit cadres responsables, parmi lesquels de grosses pointures, qui tenaient les rênes de cette filiale de la Compagnie nationale des hydrocarbures, dont le siège régional est situé à Es-Sedikkia (Oran ville), ont été arrêtés, samedi et dimanche derniers, dans le cadre des investigations déclenchées par les services de sécurité -pour faire la lumière sur des transactions suspectes-, conclues à coups de devise forte avec certains fournisseurs. Plusieurs noms «importants» sont également cités comme témoins dans l'affaire, d'après nos informations. Les griefs retenus contre les mis en cause sont la passation de (gros) marchés publics par le mode de gré-à-gré, c'est-à-dire la conclusion de transactions -en passant outre le code des marchés publics- et ce, dans l'intention de détourner des deniers publics à des fins personnels. En clair, il s'agit d'une surévaluation du coût d'un lot d'équipements de sécurité industrielle acquis auprès de fournisseurs pour le compte de la Société de transport d'hydrocarbures, notamment pour son unité de Béthioua, spécialisée dans la gestion des terminaux marins à hydrocarbures. Parmi les personnes citées dans l'affaire, le directeur général de la STH, le sous-directeur, le DRH, le directeur des finances, le chef de la sécurité interne, ainsi que le directeur régional, le chef du département de développement et celui des affaires juridiques.