Les directeurs de polices des pays africains ont avalisé hier, dimanche, à Alger les textes fondateurs de l'Afripol. Lancé à l'initiative d'Alger, le projet de mécanisme africain de coopération policière verra le jour, dans un mois, après sa soumission aux chefs d'Etat. A l'instar des organismes Interpol et Europol, l'Afripol sera un mécanisme de coopération policière visant à faciliter l'échange d'information entre les services de sécurité du continent. Un continent, faut-il le rappeler, en proie à de nombreux fléaux (contrebande, trafic de drogue et d'armes, terrorisme) qui menacent sérieusement la quiétude de tous les pays. La mise en place de l'Afripol permettra, notamment, l'adoption d'une vision globale permettant d'améliorer l'efficacité et l'efficience des services de police africains, à travers le renforcement des capacités organisationnelles, techniques et opérationnelles, ont souligné les différents représentants des pays africains. Aguerrie par son expérience dans la lutte anti-terroriste, l'Algérie a joué un rôle capital dans la concrétisation de ce projet qui faisait défaut jusque-là. Le pays a non seulement offert un siège qui abritera cet organisme, mais il a également mené les concertations durant plus de 2 ans. Le directeur général de la Sûreté nationale (DGSN), le général-major, Abdelghani Hamel, a affirmé qu'Afripol constituait un instrument "incontournable" de coopération policière internationale permettant de faire face aux nouvelles menaces attentatoires à la paix et à la sécurité. Pour ce qui est du cadre juridique, l'Algérie tient à ce que l'Afripol opère conformément aux principes de démocratie et d'Etat de droit, sans ingérence aucune dans les affaires intérieures des pays membres. L'idée de création d'Afripol commençait à se matérialiser réellement lors de la 22ème Conférence régionale africaine d'interpol qui s'est tenue du 10 au 12 septembre 2013 à Oran, qui a vu l'adhésion unanime des 41 Chefs de police africains présents. Plus concrètement, la Conférence africaine des directeurs et inspecteurs généraux de police sur Afripol, tenue à Alger les 10 et 11 février 2014, a "constitué la principale ligne de démarcation, qui a traduit dans les faits les aspirations légitimes des chefs de police, à travers l'adoption unanime du document conceptuel et de la Déclaration d'Alger".