Si elle a failli payer de sa vie, lors de la grève de la faim qu'elle a menée durant 32 jours, elle n'a pas fini de subir les exactions et les pressions exercées sur elle par les dirigeants marocains. La grève de la faim qu'Aminatou Haïdar a menée avec courage et détermination s'inscrit dans les anales de l'histoire et demeurera l'un des événements les plus marquants de l'année 2009. Mais à quel prix ? Elle à échappé de justesse à la mort. Disons qu'elle l'a frôlée puisque sa grève l'a amenée à une hospitalisation, même si elle fut brève. Cela fait une semaine à peine qu'elle est parmi ses 2 enfants et ses proches et la voilà de nouveau prise au piège d'un pouvoir qui ne lâche pas prise. Sans doute parce qu'il se sent humilié. Humilié du fait qu'une femme toute simple a attiré sur elle tous les regards et n'a pas fléchi face à l'injustice exercée par ce même pouvoir sur son peuple. Militante convaincue, Aminatou Haïdar poursuit son combat pour le respect des droits de l'homme et l'indépendance de son pays. Il a suffit d'une grève de la faim pour que tout bascule en sa faveur. Soutenue par des journalistes internationaux, des politiques, des artistes et des citoyens du monde Haïdar a fini par retourner chez elle, dans son pays et sans condition aucune. Elle aussi, et en dépit de tout, réussi à mettre les dirigeants, les Nations-Unies, l'Union européenne, les organisations internationales et les médias face à leurs responsabilités respectives. De ce fait, la complicité entre le roi du Maroc et Zapatero est mise à nu par la société civile et politique espagnole qui n'a pas caché son soutien à Aminatou Haïdar. Se voyant acculé, le pouvoir marocain se doit de trouver une issue pour sortir de l'impasse parce que la situation est devenue plus critique qu'elle ne le fut par le passé. Tous les regards sont à présent braqués sur la militante Aminatou et son peuple. Depuis les îles canaries elle est devenue la pièce maîtresse de l'échiquier. A présent, la cause sahraouie préoccupe bien de chefs d'Etats et d'organisations internationales de tous bords qui estiment, à juste titre, que le peuple sahraoui a légitimement le droit à l'indépendance de son pays. Depuis qu'Aminatou a regagné Laâyoun la situation a pris une autre tournure. La militante n'est pas libre de ses mouvements étant donné qu'elle est assignée à résidence. Elle ne peut recevoir ni ses amis ni ses proches sans problème. De même qu'elle ne peut faire ses emplettes en toute quiétude. Tel est le prix à payer imposé à la militante sahraouie par un régime qui se veut être le défenseur des droits de l'homme. Aminatou Haïdar vient de prouver à la planète entière que la liberté avait un prix