Le comédien Abdelkader Belmokadem a durant toute sa longue carrière – un demi-siècle pratiquement arpenté les planches du théâtre avec délectation apportant la chaleur du langage populaire et le sens de la répartie à un théâtre d'avant-garde qui faisait interroger les grands spécialistes sur le dépouillement scénique qui révolutionnait cet art ancestral et le mettre comme jadis entre les mains de son public. Entre Kaki et lui, l'osmose était plus apparente qu'avec les autres comédiens non moins talentueux comme Mohamed Chouikh, Mustapha Chougrani, le regretté Allal ou encore Benmohamed. Belmokadem venait pour ainsi dire reproduire sur scène le langage de la rue, de son "Tigditt" natal, là où il embrassa le scoutisme, grande école du théâtre et du patriotisme avec cet autre immense homme de théâtre, Si Djilali Benabdelhalim. Ce natif de Mostaganem s'est éteint en janvier 2010 à l'âge de 76 ans à Oran des suites de complications cardiaques.