L'Histoire racontée du théâtre amateur de Mostaganem, c'est donner envie à tout un chacun de découvrir cette histoire riche de l'Algérie et de son héroïsme. Réciter à nos enfants, l'épopée de son long combat de plus de 132 ans dans la lutte contre l'occupation coloniale. C'est aussi donner la scène aux jeunes artistes amateurs pour parler de l'Algérie d'hier avec toute sa culture islamiste et sa civilisation arabe et berbère, de faire connaitre ses traditions et ses coutumes passionnantes. Et nous voilà, encore partis cette semaine, pour un voyage pour la 45ième édition du festival du théâtre amateur, faisant apparaître et disparaître des figures illustres du théâtre, montant et démontant des espaces scéniques, mais le théâtre amateur reste et il reste tant qu'ils vivront, Kaki, Benmohamed Mohamed, Belmokadem et Djilali Benabdelhalim dans le cœur des Mostaganémois et les hommes du « FNTA », parce que l'histoire se répète et se récite dans les récits interprétés par les pièces théâtrales du théâtre amateur ou chantés par de douces voix féminines ou bien épelés par des voix chaudes des jeunes poètes amateurs . Si l'histoire racontée du Théâtre a été créée pour amuser et informer, pour le théâtre amateur de Mostaganem l'histoire ne fait que commencer..! Ils ont tout donnés pour le théâtre Ils ont donné beaucoup pour la culture et surtout pour le théâtre ils sont les initiateurs du projet et les fondateurs du festival du théâtre amateur de Mostaganem. Ils se sont appauvrit pour enrichir la culture et ils ont vieillis pour rajeunir le quatrième art. Voici l'histoire de certains d'entre eux : Qui sont-ils ? Osmane Fethi : Né le 6 janvier 1939 à Mostaganem. a 14 ans en 1953, il rencontre Kaki et ses compagnons(Chouikh Mohamed, Chougrani Mustapha, Benaissa Abdelkader, Benmohamed Mohamed, Belmokadem Abdelkader, Khelil Madjid, etc.) en 1954, il joue "Avant Théâtre", "Filet", "Cabane", et "Voyage"en 1956 "Dem el Hob", en 1957 "Fin de partie" en 1962, il joue "132 ans" et "Le peuple de la nuit"en 1963, il rejoint le TNA où il joue "Afrique avant un"au TNA et sous la direction de Kaki, il participe dans la pièce "L'Homme aux sandales de caoutchouc" de Kateb Yacine, "Don Juan" et "Les Vieux"en 1973, il retourne au TRO "El Meida" "El Mentoudj" "Hout yakoul hout""Maître Pentula et son valet Matti" mise en scène par lui-même il joue aussi dans "Ikhtar aoudek" et v"Hob El moulouk fi tariq el harb" il fit une dernière apparition dans "Kass ed dahab" il a joué dans "L'épopée de Mostaganem" s'éteint à 55 ans le 9 janvier 1994 le Petit Théâtre de la Salamandre porte son nom. Boudraf Ghali : Il est né un 9 avril 1922 à Tigditt. D'une famille modeste il fut écolier à l'école Jean Maire qu'il quitta avec son diplôme du certificat d'études en français. Il entre au lycée René Basset mais, pour des raisons économiques, le quitta après une année. Raïs Boudraf avait pour amis Cheikh Hocine Hamadou et l'inoubliable Djilali Benabdelhalim. Il côtoya et forma les meilleurs fils de Mostaganem dont beaucoup devinrent martyrs de la guerre de libération : Benayed Bendehiba, Ykhlef Driss et autres ,il dirigea le groupe El Fallah avec une telle discrétion et une telle efficacité qu'il fut désigné Responsable Régional du Mouvement National Scout.Notre Raïs pratiqua l'activité théâtrale avec Djilali Benabdelhalim dans un cadre scout. Sous le couvert du groupe El Fallah et sur la demande du Parti Populaire Algérien (PPA), Il continuait à sa manière d'éveiller les consciences et faire œuvre de scoutisme. En 1962, le pays accède à l'indépendance mais l'OAS fait encore couler du sang innocent, le scout qu'il est fait face à la situation et avec un groupe, ils créent le Centre chirurgical de Tigditt. Ce local où officiait un jeune médecin débutant et délégué par Cheikh Allaoui, il s'agit de Saïdane. Ils sauveront des vies .Boudraf Ghali et ses camarades de El Fallah seront les fondateurs du Festival de théâtre de Mostaganem.Il est présent au congrès fondateur de la création de l'Association Nationale des Anciens Scouts en 1989. Le Raïs Boudraf Ghali meurt le 24 janvier 1998. Larbi-Benhadjar Abdelkader : Né en 1947, trés jeune, il émigre en France .A Toulouse, il fréquente les milieux de la culture, écrit des poèmes tout en travaillant. Son exil sera tourmenté, après la France, c'est l'Italie où il apprend l'italien et n'arrête pas de rencontrer des hommes de culture (artistes, comédiens, hommes de cinéma). Il confrontera son expérience aux idées de l'Europe des années 70. Il revient et participe à la réussite du premier Festival de théâtre. Larbi-Benhadjar était porté sur la tradition orale, toutes ses pièces et ses textes porteront l'empreinte du terroir mostaganémois.Il est standardiste au port puis matelot et après des stages devient lieutenant de remorquage.Il participe à la création de "Noudjoum el Ghad" avec Meddah Abdellah et Mohamed de la troupe "Ennadjah" . Il crée la troupe "Intissar" où il se donne à fond avec de jeunes comédiens qu'ils forment : Bouterfa, Larbi, Benchehida. Auteur de pièces comme "El Mersoul", "Ouled el Houma" avec Djamel Bensaber et "Iflah ouala timsar", "Sandoq el Bouhali". Participe à un film de Mansouri sur Cheikh Hamada. Il collabore avec Bensaber pour l'écriture de "Malhamet Sidi Lakhdar" Membre du jury de la 26ème édition du Festival. Il meurt en 1995 en laissant sept enfants. Belmokadem : A été le premier comédien de Kaki, il joua le rôle du sultan dans "Mnème Soltane Soulimane".C'est dans "El Fallah" que se fera la rencontre clé avec Benddelhalim Djillali. Celui qui ne cessera jamais d'encourager et de pousser à l'avant le jeune homme puis le dramaturge. A ses yeux Benabdelhalim était : Un animateur bénévole...il forçait mon admiration pour son désintéressement et son amour pour la profession...grâce à cet animateur j'ai le stage d'éducateur populaire en art dramatique....j'ai monté sous sa direction ma toute première pièce :"ziadj bi ridha" (mariage sans consentement) .J'ai joué et monté "La légende de la rose" alors que j'étais louveteau pas encore scout . Propos recueillis par Mansour Benchida Ils ont dit : Djamel Bensabeur : Le théâtre est en bonne santé Il n'y a pas de crise de textes dans le 4ème Art algérien", soutient M. Djamel Bensabeur, figure reconnue dans le domaine de l'art scénique pour avoir été commissaire du FNTA plusieurs années durant avant de passer le flambeau à la nouvelle équipe chargée de l'organisation de cette édition. "Le concours du Kaki d'Or qui récompense les meilleurs auteurs permet à lui seul de recueillir en moyenne 70 textes nouveaux", a fait savoir M. Bensabeur dont l'expérience est mise au service de la formation des jeunes artistes des troupes locales. Cette épreuve (Kaki d'or) qui en est à sa 5ème édition, sera organisée jeudi prochain en marge de la 45ème édition du FNTA qui verra la sélection des lauréats parmi les concurrents en lice pour l'un des prix récompensant la qualité et l'originalité des oeuvres (Kaki d'Or, d'argent, de bronze et Prix du jury). Bouziane Benachour : Place aux jeunes Le président du jury de cette 45ème édition du FNTA, M. Bouziane Benachour, a estimé de son côté que cette manifestation a réussi au fil des ans à se décliner en véritable "gisement de talents", offrant des possibilités supplémentaires pour les "jeunes pousses" du théâtre de jauger leur talent.M. Benachour s'est également montré optimiste par rapport à la qualité des troupes participantes à cette nouvelle édition qui, dit-il, regorge de talents qu'il faudra néanmoins départager à l'issue de l'évaluation attendue de la part des cinq membres du jury. Le représentant du ministère: Le théâtre a evolué Pour sa part, le représentant du ministère de la Culture, M. Mohamed Bouchahlata a mis en relief "le soutien de la tutelle qui s'attelle, à travers le suivi des activités de chaque festival, à l'évaluation des besoins des artistes et des différents intervenants du secteur"."Il ne s'agit pas d'une démarche temporaire inscrite dans un programme donné, mais d'un travail faisant partie intégrante des objectifs de la tutelle visant la promotion des activités culturelles et artistiques", a expliqué M. Bouchahlata. Il a fait savoir en outre que la célébration du cinquantième anniversaire de l'indépendance nationale a été mise à profit par le ministère de la Culture pour la diffusion d'un grand nombre de travaux artistiques auprès du large public.