La Justice américaine a condamné ce mercredi le pirate informatique d'origine algérienne, Hamza Bendelladj, à 15 ans de prison ferme. Il a introduit un virus qui a causé des pertes colossales dans l'industrie financière dans le monde. Le verdict est tombé dans l'affaire du pirate informatique d'origine algérienne Hamza Bendelladj (27 ans). Ce mercredi 20 avril, un tribunal américain l'a condamné à 15 ans de prison ferme. Son complice russe, Aleksandr Andrevich Panin, 27 ans, a écopé de 9 ans et 6 mois de prison. Les deux complices ont été condamnés pour avoir développé et introduit un virus, connu sous le nom de SpyEye, ayant causé des pertes colossales à l'industrie financière dans le monde. Selon le procureur, John Horn de la District Court d'Atlanta, avant son démantèlement par le FBI, ce virus a été utilisé entre 2010 et 2012 par un syndicat mondial de cybercriminels pour infecter plus de 50 millions d'ordinateurs provoquant ainsi des dommages de près d'un milliard de dollars à des particuliers et à des institutions financières. Agissant à partir de la Russie entre 2009 et 2011, Aleksandr Panin a conspiré, avec la complicité de Hamza Bendelladj, pour développer, commercialiser et vendre les différentes versions de SpyEye et composants sur Internet. Suivant l'acte d'accusation établi en 2011 par un grand jury de l'Etat de Géorgie, Panin a été arrêté à l'aéroport d'Atlanta en 2013. En janvier 2014, il avait plaidé coupable de 23 chefs d'accusation. Marié et père d'une fille, Hamza Bendelladj a été arrêté en janvier 2013 par la police à l'aéroport Suvarnabhumi de Bangkok, en Thaïlande. Objet d'un mandat d'arrêt délivré par une Cour de justice américaine, il a été extradé une année plus tard aux Etats-Unis où il a également plaidé coupable des mêmes chefs d'inculpation. « Bendelladj a transmis plus d'un million de spams contenant des souches du virus SpyEye qui ont infecté des centaines de milliers d'ordinateurs aux Etats-Unis », indique le communiqué du département américain de la Justice. Aux policiers thaïlandais qui avaient procédé à son interpellation, Hamza avait déjà fait des aveux. « Il nous a dit qu'il avait piraté plusieurs banques américaines et, qu'en une seule transaction, il pouvait ramasser entre 10 et 20 millions de dollars », a révélé, en 2013, un responsable de la police thaïlandaise. Fausse identité, fausse nationalité C'est à l'aide d'un logiciel malveillant dénommé SpyEye que le cracker, qui utilise les pseudonymes BX1 ou Daniel HB, s'introduisait dans les ordinateurs des banques ou des particuliers pour récupérer les mots de passe et les codes d'identification. Une fois avoir pris le contrôle d'un compte, il était en mesure de le vider en deux ou trois clics. Hamza Bendelladj s'était créé une autre identité et une nationalité étrangère. Il s'était fait faire une carte internationale d'étudiant de l'université de Sutton, en Grande-Bretagne, ainsi qu'une autre carte sur laquelle il se faisait appeler Hamza Daniel Bendelladj. Originaire de Kouba, quartier populaire d'Alger, prétendument titulaire d'une licence en informatique, polyglotte maîtrisant, semble-t-il, cinq langues, Hamza avait mené la belle vie en dépensant son argent sans compter, voyageant en première classe et séjournant dans des palaces de luxe aux quatre coins du monde.