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RELIZANE : Zone industrielle de Sidi Khattab : a-t-on fait le bon choix ?
Publié dans Réflexion le 29 - 04 - 2016

Le projet de zone industrielle à Sidi Khattab, dans la wilaya de Relizane n'a pas fait que des heureux mais aussi des mécontents qui espéraient voir cette région devenir le potager de l'Algérie. Elle est du point de vue du président de l'Association nationale pour le développement de l'oléiculture (ANDO), M. Bekhtaoui Said, la meilleure région agricole d'Algérie par rapport au climat qui y règne, qui contribue de façon ‘'généreuse'' à l'amélioration du rendement de la terre et de la qualité du produit.
En effet, selon M. Bekhtaoui Said, la zone de la vallée de Cheliff fait partie de la zone proche du point de rencontre entre 30ème parallèle et le méridien de Greenwich. Cette zone qui s'étend à l'Ouest jusqu'à la région de Berkane au Maroc et la région d'Almería en Espagne au nord est considérée par les spécialistes comme étant la meilleure région agricole au monde. Cette zone encore appelée ‘'Zone Bleue'' au-dessous de 300 m d'altitude, grâce aux 4 saisons distinctes, produit des fruits et des légumes d'une qualité unique et très bénéfiques pour la santé vu la présence de polyphénols dans ces fruits et légumes lorsqu'ils arrivent à maturité. Avec 300 000 ha, la région d'Almería, irriguée avec de l'eau de mer dessalée, est devenue le verger et le potager de l'Espagne qui exporte ses produits dans toute l'Europe. C'est cet exemple que nous devons suivre pour créer de la richesse en exportant des produits qui seront appréciés par le monde entier. ‘'Créer une zone industrielle à cet endroit serait une grave erreur'', avertit M. Bekhtaoui. Elle se traduira par l'urbanisation (organisée ou anarchique) de superficies qui seront soustraites au meilleur endroit agricole au monde. L'argument de la salinité des sols ne tient pas puisqu'il existe des techniques de plantations hors sol. Ce qui importe et qui est caractéristique de cette région, c'est le climat. Le dessalement de l'eau de mer règle le problème de l'eau. Dans cette région, on produit les meilleures oranges au monde, les meilleures grenades au monde, les meilleurs raisins au monde et la meilleure huile d'olive au monde. Ainsi que beaucoup de fruits et légumes en plus des plantes médicinales et aromatiques. Donc on ne va pas disqualifier la main d'œuvre spécialisée dans l'agriculture et la transformer en ouvriers de l'industrie du textile qui ne pourra jamais faire face à l'industrie du textile asiatique.
L'exemple d'Almería
Dans la province espagnole d'Almeria, entre la côte andalouse et les contreforts des montagnes, la terre semble recouverte d'un immense drap gris argent. Ici s'étend le potager de l'Europe. Les tomates, concombres, haricots verts, courgettes, poivrons, melons et pastèques vendus dans tous les supermarchés du continent mûrissent sous une mer de plastique qui a remplacé le paysage naturel de lande rousse et rocailleuse. Difficile d'imaginer comment un tel désert a pu devenir la capitale européenne de l'agriculture hors-sol. Un des ingrédients de cette réussite économique est l'ensoleillement exceptionnel. L'autre est un invisible trésor : l'eau souterraine. On raconte que les premières serres sont nées par hasard, alors que des paysans locaux cherchaient à protéger leur production du vent, dans les années 1960. L'expansion a été fulgurante dans les deux décennies suivantes, grâce à une multiplication des forages. Aujourd'hui, 27 000 hectares sont consacrés à la culture de fruits, de légumes et de fleurs irriguées. Ces produits étant composés à 80 % d'eau, la région vit en fait d'une forme d'exportation de ses ressources naturelles - les économistes de l'environnement parlent d'exportations d'"eau virtuelle". L'activité agricole occupe près de la moitié de la population et consomme 80 % de l'eau. "Avant les serres, cette région était la plus pauvre d'Espagne, explique David Uclés, économiste à la chambre de commerce d'Almeria. L'agriculture l'a sortie de la misère." Aire d'émigration jusque dans les années 1980, elle attire aujourd'hui des ouvriers étrangers. Contrairement à d'autres régions en Espagne, les revenus du développement agricole ont été distribués assez équitablement dans toute la population.
La solution de la culture hors sol ou hydroponie
La culture hors sol ou hydroponie est une culture dont les racines des plantes reposent dans un milieu reconstitué, détaché du sol. Les recherches ont commencé aux alentours de 1699 par le professeur John Woodward qui a été un des premiers à utiliser cette méthode. Le substrat, minéral ou organique, est neutre et inerte comme du sable, de l'argile ou de la laine de roche par exemple. Ce substrat peut être également d'origine industrielle. Ce milieu de culture est irrigué de façon régulière par des solutions nutritives adéquates à la plante cultivée. L'irrigation se fait grâce à un système de pompe comme les aquariums. Les cultures hydroponiques, quant à elles, n'utilisent aucun substrat. Elles se font sur film d'eau. L'idée de cultiver hors du sol apparaît au cours de recherches sur le rôle de l'eau, de l'air et de chacun des constituants du sol dans la fertilisation des plantes. Cette idée s'affirme encore lorsque l'on s'aperçoit que la présence de parasites dans le sol étaient favorisés par la répétition de cultures identiques. Les premières cultures hors sol se présentaient sous forme organique comme du terreaux, séparés du sol par une couche de plastique. Elles se sont développées au fur et à mesure en constatant les avantages : économie de place et d'eau, maîtrise des facteurs de production (température, hydrométrie,..).
La Hollande, précurseur de l'hydroponie
Les premières cultures hors sol étaient sous forme organique comme des terreaux, séparés du sol par une couche de plastique. Elles se sont développées au fil du temps en constatant les avantages : économie de place et d'eau, maîtrise des facteurs de production (température, hydrométrie,..). La Hollande est l'un des précurseurs de ce mode de culture par son manque de soleil. La France a suivi peu de temps après. Le substrat, minéral ou organique, doit être neutre et inerte comme du sable, de l'argile ou de la laine de roche par exemple. Ce substrat peut être également d'origine industrielle. Il est souvent irrigué par de l'eau qui contient les engrais sélectionnés selon le type de plantes à cultiver. En hydroponie, en plus de la chaleur et de la lumière, deux facteurs importants doivent être pris en compte. Le Ph (Potentiel hydrogène) et l'EC (Electroconductivité de l'eau : sa concentration en engrais). Le substrat doit retenir les éléments nutritifs de l'eau tout en laissant circuler assez d'oxygène. La porosité du substrat doit ainsi être contrôlée pour que l'air et l'eau puissent passer dans les quantités nécessaires à la plante. Contrairement à une idée reçue il est aujourd'hui possible de faire une culture bio en hydroponie, que ce soit avec le substrat ou l'engrais.
Les cultures verticales
hors sol
Par ailleurs, même si c'est le palissage qui permet la position verticale des plans, les racines doivent être bien ancrées dans le substrat. Le nombre de couches, la hauteur et la texture du substrat doivent également correspondre à la plante. Pour ceux qui utilisent un substrat nutritif (exemple : fibres de coco), un lessivage ou une adaptation de la solution nutritive est nécessaire pour équilibrer les quantités de sodium, de potassium et de chlore de ce substrat. La forme la plus ancienne connue d'hydroponie semble être la technique du jardin flottant pratiquée en Asie et en Amérique centrale depuis plus de deux millénaires. La température du substrat est aussi à surveiller. Etant donné le petit volume, la réactivité à la température est rapide. Les cultures doivent donc être préservées des fortes températures de l'été et des gelées de l'hiver. Le dernier élément indispensable et complexe à surveiller sur le substrat est la salinité (concentration totale en engrais). De cette salinité dépend la conductivité du substrat. Une trop petite salinité a pour effet une pousse démesurée de la plante au détriment des fruits de la reproduction (bourgeons, fleurs, légumes).
L'essor de la culture hors sol
La culture hors sol a remplacé progressivement la culture traditionnelle d'un certain nombre de légumes dans le monde. Le substrat est du sol naturel, isolé de la terre par une enveloppe en plastique. Cette technique permet de gérer l'entretien de la terre : volume, écoulement des drainages, désinfections... L'un des légumes les plus cultivés hors sol est la tomate. En culture hydroponique, ou enracinée dans un substrat de laine de roche, de fibres de coco, d'écorces de pin, etc.. la tomate pousse hors sol dans tous les pays du monde. Pour la culture hors sol de la tomate (au moins), la solution nutritive doit être moins concentrée que celle utilisée dans la culture en sol. Aux Pays-Bas, on trouve également du poivron et de l'aubergine.
Quels sont les avantages de l'hydroponie ?
Les nombreux avantages de cette culture expliquent probablement son développement. En effet, par rapport à la culture en sol, la croissance des plantes est plus rapide et les besoins en eau inférieurs. En hydroponie, la plante se nourrit uniquement avec l'eau qu'on lui apporte. Pour la plupart des systèmes hydroponiques, c'est un circuit fermé. Un bac ou l'on place la solution nutritive (leur nourriture : eau + engrais) et ensuite une pompe l'envoie sur les racines de la plante pour ensuite revenir dans ce bac. La culture hydroponique est très utilisée en intérieur, elle permet une automatisation totale de la culture : éclairage, ventilation, température, humidité... La culture hors sol permet également de cultiver différentes plantes au même endroit, sans préparation particulière de la terre. Le travail est donc simplifié. De plus, avec cette méthode il est possible de cultiver toutes les plantes : légumes, fleurs, fruits et même arbres, buissons, culinaires, décoratives etc... Concernant la qualité du produit cultivé, notons un bel aspect esthétique, la conservation du produit plus longue et l'utilisation moindre d'insecticides ou autres produits phytosanitaires.


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