Sous le patronage de M. le Wali de la wilaya d'Adrar, la faculté des sciences et de technologie de l'Université ‘'Ahmed Draya'', en collaboration avec ‘' l'Unité de développement et des recherches en milieu saharien d'Adrar'' (UDRER_MS Adrar) ont organisé durant deux jours consécutifs, au niveau de ladite Université une rencontre à caractère scientifique et technologique. Le coup d'envoi de cette rencontre de grande envergure a été donné par M. le Wali d'Adrar et le Président de l'APW qui ont souligné toute l'importance de la question de l'utilisation et de la gestion rationnelle des ressources énergétiques notamment, leur diversification dans le cadre du respect et de la sauvegarde de l'écologie. C'est d'abord M. le Pr. Noureddine YESSA, Directeur du Centre de développement des énergies renouvelables et Professeur à l'université des Sciences et de la Technologie « Houari Boumédiène » (USTHB) d'Alger qui inaugura les travaux de communication de la première journée du colloque. Dans son intervention, il attira l'attention de l'auditoire que depuis une trentaine d'années environ, la croissance économique et celle du niveau de vie ont entrainé une rapide augmentation de l'énergie traditionnelle et de l'émission du gaz carbonique avec les conséquences que l'on sait sur l'environnement à moyen et long terme puisqu'on parle déjà du réchauffement climatique du « à l'effet de serre ». Mais on parle aussi du début de l'épuisement des ressources classiques des énergies à base d'hydrocarbures fossiles, du pétrole. M.YESSA.N Noureddine devait préciser que le Gouvernement Algérien, conscient des enjeux d'une nécessaire transition énergétique a adopté tout un programme national de développement, ambitieux, qui vise plusieurs objectifs simultanés, à savoir : diversifier les ressources énergétiques et donner l'accès, à tous les citoyens algériens, à une énergie un peu plus propre qui participe à la préservation de l'environnement. Dans ce cadre, le programme arrêté par le Gouvernement vise, d'ici l'horizon 2030, à couvrir près du 1/3 de la consommation électrique domestique et ce par la production de quelques 22.000 MégaWatts à partir de l'énergie solaire, géothermique et éolienne que notre pays possède tout naturellement. Au menu de cette rencontre, c'est toute une série de communications et d'exposés qui ont été animées par des chercheurs universitaires, experts, nombreux venus des institutions universitaires d'El Oued, Djelfa, Médéa, Blida, S.B Abbès, Annaba, Batna, constantine, Tizi-Ouzou, Chlef, Sétif, d'Alger, Oran et d'Adrar. Comme il fallait s'y attendre, il a été question du rôle de la recherche et de la technologie dans la valorisation des ressources énergétiques suivant des systèmes respectueux de l'environnement ainsi que de la biodiversité. A l'effet de renforcer le capital crédit qui est accordé à cet évènement, en marge du colloque proprement-dit, des partenaires indépendants du secteur privé ont participé à une exposition de « Kits » et divers équipements, basés sur la production d'électricité photovoltaïque, utilisables dans le domaine domestique, agro-alimentaire, industriel et agricole. En pratique, il est à noter que la wilaya d'Adrar a déjà commencé à faire sa transition énergétique puisqu'elle possède six (6) centrales photovoltaïques de production d'électricité, raccordées au réseau local, réalisées pour le compte de la Sonelgaz. Elles sont implantées dans les localités suivantes, avec une production journalière proportionnelle à la taille : Adrar (20MgW), Timimoun (20MgW), Zaouet Kounta (6MgW), Reggane (5MgW), Aoulef (5MgW) et Kaberten (3MgW) ce qui fait un total de 58 Méga Watts par jour d' électricité « propre » qui est censée avoir un impact positif a bien des égards. Dans la wilaya d'Adrar, il est envisagé également de s'impliquer, probablement, dans un projet de production d'électricité au moyen d'éoliennes en visant une capacité de 50 Mégawatts /jour, sur une surface de 100 hectares, si toutefois, les conditions nécessaires seraient réunies. Avec plus de 3000 heures d'ensoleillement par an et un besoin moyen de 200 MgW/jour pouvant culminer à 250MgW/jour en été, l'intégration de l'électricité « écologique » est certainement positive et fait de la wilaya d'Adrar une wilaya pilote en matière d'énergie électrique photovoltaïque. Pour autant, à souligner qu'il y a une prise en charge du souci, au niveau de la recherche, pour essayer de trouver une solution, pour les régions sahariennes, éloignées du réseau filaire d' électricité qui font face à un besoin urgent d'accès à l'eau d'irrigation et à l'eau potable et ce ,sachant que l'introduction de « système de pompage photovoltaïque » dont le coût est encore trop élevé, pour l'instant. Ce colloque, qui vient de s'achever, rappelle une nouvelle fois les consciences et que la demande mondiale en énergie augmente rapidement et la pollution, avec elle aussi. En parallèle, les ressources classiques diminuent également de plus en plus. Conséquence directe : il y a nécessité de s'orienter vers le développement et l'utilisation de diverses énergies libres, renouvelables avec des systèmes performants sans perdre, toutefois le volet économique. Enfin, la recherche scientifique et technologique reste la principale base d'accompagnement de la transition énergétique, hors pétrole, qui serait à même de prendre en considérations éventuellement d'autres options. Et du coup, l'on comprend que le thème central de ce colloque national important a mis l'accent sur les enjeux économiques et stratégiques d'une réorganisation nationale en matière d'énergie dans le cadre du développement du pays.