La toute première question que se poserait tout algérien soucieux et inquiet de ce qui se passe dans son pays est : « pourquoi a-t-on assassiné feu Ali Tounsi ? » Pour trouver la réponse les langues se sont vite diluées et chacun de croire que sa version est le plus proche de la réalité. On s'interroge, on avance des hypothèses et on murmure des rimeurs qui circulent de bouche à oreille. Depuis l'annonce de la triste nouvelle on ne parle que de l'assassinat du haut patron de la DGSN. Dans la rue, les cafés, les bus ou les taxis les algériens sont tous préoccupés par ce trafique événement. Même la presse étrangère n'a pas manqué de prendre le relais pour faire de l'assassinat d'Ali Tounsi un sujet de débat sur lequel elle s'étalerait sans hésitation. Pour certains milieux politiques occidentaux, qui ont tendance à croire que l'Algérie ne se redressera jamais, de tels événements sont une occasion rêvée pour alimenter leurs discours hargneux à l'égard de notre pays. Ils n'attendent que les moments propices pour prouver qu'ils ont toujours raison quant à la sécurité dans certains pays arabo musulmans. Il est vrai que l'assassinat d'Ali Tounsi intervient à un moment assez difficile aussi bien pour les hommes au pouvoir que pour le commun des citoyens. Au moment où l'on ne parle que de corruption, presque à tous les niveaux, du scandale de la plus grande entreprise algérienne (qu'est la Sonatrach) ainsi que celui de l'autoroute Est-ouest, les algériens de la petite sphère sont bousculés dans leurs habitudes et leurs mœurs parce que ne comprenant rien à rien .La presse, de son coté, tentant bien que mal d'apporter des réponses aux questions qui circulent au sujet de tel ou tel scandale, telle ou telle affaire dans telle ou telle institution étatique .Le luxe, l'agent et la belle vie ont rendu fous ceux qui en rêvent sans limite et avec cupidité. A travers les folles rumeurs les algérien essayent de déchiffrer les messages codés tant que l'information officielle n'aura pas été donnée par ceux qui la détiennent .Hier matin, dans un taxi de la ville, deux femmes, un homme et le conducteur échangeaient tout sereinement des propos au sujet de l'assassinat du numéro un de la sûreté nationale. Chacun des locuteurs asseyait de se montrer convainquant en avançant sa source d'information pour paraître crédible. Durant tout le trajet, qui n'a duré qu'une dizaine de minutes, j'ai pu écouter trois versions différentes et un avis tout à fait contradictoire de celui d'un jeune qui n'arrêtait pas de répondre qu'il avait marre de cette situation .La discussion fut suspendue brutalement par l'arrivée du taxi à la station .Nous nous sommes quittés comme dans un film dont la fin se termine en queue de poison, Après un temps de réflexion je ne suis posé la question suivante : au fait, pourquoi l'a-ton assassiné ?