On ne peut prétendre être en république que dans une cité idéale, selon Platon et Mostaganem est loin d'en être une si l'on conçoit la notion de cité à une petite échelle. Le dialogue sur la République de ce grand philosophe porte principalement sur la justice dans l'individu et dans la Cité. Sauf que depuis Platon beaucoup d'eau a coulé sous les ponts et si de son temps, l'Agora était la vox populi, à notre époque ce sont les médias qui relaient cette voix du peuple et le quotidien Réflexion en est un. Le temps passe si vite et des hommes humbles de Mostaganem, la cité de Sidi Saïd ne l'ont pas vu défiler. Ils étaient occupés. Ils avaient tant à faire. Ils réfléchissaient et essoraient leur matière grise pour apporter ce qu'ils pouvaient à l'édifice Algérie. Toute leur expérience, souvent de génie, était mise à la disposition de la société, des commis de l'Etat et de ses institutions, et aussi des individus. C'étaient et sont toujours des femmes et des hommes de Réflexion. Depuis juillet 2008, date de la création du quotidien Réflexion, qui s'est choisi - un choix délibéré- pour siège la ville de Mostaganem, le citoyen de Sebdou, Tindouf, Tissemsilt, Relizane, Sidi Djilali... s'est identifié à ce porte-voix qui sortait et sort encore de l'ordinaire. Des médecins à titre individuel ou au nom de leurs associations, des économistes, des écrivains, des enseignants, des pêcheurs, des restaurateurs, des directeurs de wilaya, des walis, des ministres, des investisseurs, des banquiers, des artistes, des élus de tous bords... ont été accueillis à bras ouverts, écoutés et leurs propos portés au fin fond de l'Algérie profonde et à notre communauté établie à l'étranger. Réflexion a détalé à ses risques et périls des affaires scabreuses dont certaines avaient bien duré dans le temps. N'importe qui venait profiter de l'aubaine au quotidien. La veuve, l'orphelin, le démuni, le maltraité, le persécuté mais aussi le rusé, l'ambitieux, l'opportuniste, le cupide, le mégalomane... Loin de régler des comptes, à Réflexion, plus objectifs que jamais, on comprend et assimile les leçons. L'on sait ici qu'il est difficile à l'être humain de perdre des privilèges et parfois même ses biens mal acquis. Figurer en première page puis se voir dénudé comme un ver est difficile à supporter. Compréhensifs, nous mettons, comme le ferait, en général, tout avocat, sur le dos de cette société en ébullition qui cherche ses repères pour mettre le cap vers une Algérie nouvelle. L'Algérie forte, propre et écolo, sans maux sociaux ni épidémies, un Etat de droit exemple aux grandes nations et parmi elles comme elle le fut pour ces peuples qui se délectent dans leur indépendance chèrement payée par les millions d'âmes algériennes. Les colonnes de Réflexion ouvertes à toutes les franges de la société, se sont vues grossir avec des spécialistes de renom aux analyses pertinentes, et nous citerons le professeur Abderrahmane Mebtoul du « club restreint des spécialistes algériens des hydrocarbures qui éclairent sans cesse la lanterne de ses compatriotes et n'hésitent pas de pointer un mal dans le secteur stratégique des hydrocarbures », le professeur Benderbous Rachid, une éminence en matière de cardiologie et d'autres encore à travers toute l'Algérie et à l'étranger dont les USA et le Canada. Réflexion avec toute la bonne intention a aligné à côté de ces éminences de petits gratte-papiers, vendeurs en pharmacie, petits élus aux gros yeux, jeunes et vieux oisifs qui crurent avoir trouvé d'où prendre l'élan... Calculant seuls et confondant liberté d'expression publique et démocratie, certains croyant le monde encore naïf se poussaient et se poussent encore plus sur les réseaux sociaux pour se lyncher entre eux et surtout mettre les bâtons dans les roues de Réflexion après qu'ils aient crevé les leurs et épuiser leur énergie. Réflexion ne rapporte pas seulement les faits marquant l'actualité dont les démantèlements de réseaux de narcotrafiquants, les noyades ou les accidents de la route. L'eau potable, le transport, l'éclairage, le chauffage dans les écoles, la route boueuse en hiver, les salaires impayés aussi. C'est surtout un barrage dressé aux opportunistes de tous bords qui profitent de leurs positions, postes, fonctions ou rangs sociaux pour malmener le petit peuple pour s'accaparer illégitimement des biens de l'Etat et d'autrui. Des terres, des fermes, des demeures d'autrui et logements étatiques, du sable... et parfois des plages, des parkings et même des tentatives de détournement de l'argent public pour le plaisir personnel à bord d'aéronefs. Qui n'a pas eu sa part du gâteau Réflexion ? L'asthmatique, le cancéreux, le diabétique, l'hôpital, la forêt, la mer, le journaliste, la femme, l'enfant, l'écolier, le commerçant, l'oued, l'handicapé, la culture, le théâtre, la baguette de pain, l'électricité, la route, l'imam, la mosquée, le ciment, la pomme de terre, le ramadan... Même l'université avait sa page hebdomadaire. Qui n'a pas eu sa part du gâteau Réflexion ? Les erreurs de Réflexion ont été nombreuses, soit dit. Il en fera encore. C'est humain car son moteur est humain. Il a propulsé des moins que rien qui ont fait une chute libre par la grâce d'Allah ; certains agonisent, d'autres se débattent pour se relever et une majorité rue dans ses brancards. Que les amoureux de ce quotidien soient certains que jamais erreur ne s'est répétée à Réflexion et nous les en remercions. Nous sommes au service de la société algérienne et en particulier des démunis et des sans-voix. Plus libre que Réflexion, tu meurs. Nous ne sommes entre les mains de personne et que celui qui nous dicte notre ligne éditoriale se montre au grand jour. Réflexion est libre comme le vent. Si Réflexion a ouvert les yeux aux tout petits et aux grands c'est par humanisme dans une société qui a beaucoup perdu et qui perd et se perd encore. Elle perd de son esprit altruiste et le prochain n'attend rien de personne. Le voisin ne s'enquiert plus de son voisin et sa vision se limite au perron de sa porte. L'orphelin n'attend rien et si ce n'était que cela ! Il larmoie pendant que Réflexion en ces jours bénis y pense et réfléchit comment l'égayer alors d'autres essaient d'ouvrir une brèche pour le mettre à genoux. Les hommes passent, Réflexion reste. Un patrimoine de l'humanité aux bonnes intentions incompris par ceux qui ne veulent pas comprendre et un ennemi juré de ceux qui ont voulu en faire un tremplin. L'Algérie de demain, un Etat de droit, est bien là.