Alger a exprimé officiellement ses inquiétudes du retour des combattants de Daech dans la région du Maghreb, après leur défaite en Irak et en Syrie. Alors que l'alerte est donnée mercredi par le ministre des Affaires étrangères algérien, Abdelkader Messahel, la coalition internationale aurait négocié avec Daech pour l'exfiltration de près de 250 de ses combattants et 3500 membres de leurs familles de la ville de Raqqa, selon la chaine BBC. Le ministre des Affaires étrangères algérien, Abdelkader Messahel a prévenu, mercredi ses homologues égyptien et tunisien, lors d'une conférence de presse au Caire, du retour des combattants terroristes étrangers ainsi que la migration clandestine , soulignant que l'Afrique du nord est menacée par le retour des combattants étrangers du groupe Etat islamique (EI, Daech) après leur défaite en Irak et en Syrie, "La région est menacée (...) par le retour de combattants étrangers", a déclaré M. Messahel. Selon la chaine BBC, la coalition internationale menée par les Etats-Unis contre l'Etat islamique aurait négocié avec Daech l'exfiltration de près de 250 de ses combattants et 3500 membres de leurs familles de la ville de Raqqa. Selon l'enquête de la chaîne britannique, un pacte tacite a été passé entre les Forces démocratiques syriennes (FDS) et Daech pour épargner les combattants contre une reprise rapide de ce bastion de Daech. D'après le même média, alors que la ville de Raqqa était sur le point de tomber sous le contrôle des FDS, plusieurs terroristes de Daech, notamment étrangers, ont été évacués de la capitale autoproclamée de Daech sous les yeux des soldats de la coalition. Les inquiétudes exprimées par le chef de la diplomatie algérienne, viennent en parallèle avec les révélations sur l'accord secret entre la coalition internationale et l'organisation terroriste et qui aurait permis à des centaines de soldats de Daech de fuir Raqqa (Syrie) « 250 combattants de l'Etat islamique et leurs familles ont pu quitter leur fief syrien par camions le 12 octobre grâce à un pacte signé avec les Forces démocratiques syriennes.» selon une enquête de BBC publiée sur son site internet. "Les informations indiquent que le retour se fera dans notre région", a-t-il insisté. Le Maroc figure parmi les pays les plus menacés par le retour des combattants de l'EI. Selon les chiffres officiels, 1669 Marocains ont rejoint Daech et 213 sont revenus récemment au pays. Même si le nombre de combattants algériens dans les rangs de Daech reste très limité, celui des tunisiens et des libyens est cependant important. Ce sont environ 8000 combattants maghrébins enrôlés. En 2016, le président tunisien Badji Caid Essesi s'est inquiété du retour de ses compatriotes qui ont rejoint Daech. Il avait estimé à « 3000 » le nombre des combattants tunisiens dans les rangs de l'organisation terroriste rien qu'en Syrie. Un rapport confidentiel de l'ONU a estimé entre 2 000 et 5 000 le nombre combattants de l'Etat islamique se trouvant actuellement à Syrte, Tripoli et Derna en Libye. Ces daechistes seraient originaires de Libye, de Tunisie, d'Algérie, d'Egypte, mais aussi du Mali, du Maroc et de la Mauritanie. L'EI a profité du conflit syrien, qui a éclaté en 2011 avec des manifestations contre le président Bachar al-Assad, pour s'implanter en Syrie et en Irak. Après une montée en puissance fulgurante en 2014, qui a vu l'organisation extrémiste s'emparer de vastes pans de territoire dans les deux pays, l'EI a proclamé un "califat" qui a attiré des milliers de combattants étrangers. Il ya urgence de "préserver l'unité, la stabilité et l'intégrité territoriale de la Libye, de maintenir le dialogue et l'accord politique libyen comme seule base pour régler la crise", a affirmé le ministère égyptien des Affaires étrangères.