Un réseau de commerçants de baraques, s'est mis en place à Tiaret, avec des prix oscillant, entre 10 et 20 millions de centimes l'unité. La baraque, reste le seul moyen d'accéder, au logement social, estiment certains. L'image des bidonvilles continue, à coller à la ville de Tiaret, laquelle, pourtant, s'était débarrassée durant les années 1980 des cités fantômes, à l'exemple, de celle de “Errahma”, où des milliers de baraques donnaient un aspect, de désolation et de misère. La réapparition des bidonvilles, qui ceinturent aujourd'hui Tiaret, a été constatée quelques années après, avec l'avènement du terrorisme intégriste, qui a contraint les populations des localités isolées, à l'exode vers les grandes villes. Ainsi, Tiaret ville, Sougueur, en passant par les communes de la plupart de la wilaya de Tiaret, les baraques de différents types de constructions, poussent comme des champignons. Si l'on se réfère, à des déclarations des habitants, de ces régions, chaque nuit “naissent” une dizaine de “bicoques”, un peu partout, sur le territoire de la wilaya. Aussi, de véritables réseaux spécialisés, dans la réalisation des baraques existent à Tiaret. L'unité est écoulée, pour une somme variant de 10 à 20 millions de centimes, selon nos sources. “Le prix des baraques diffère, d'une région à une autre. Les plus chères, sont celles du chef lieu de wilaya et, à un degré moindre, celles de daïras limitrophes, par exemple, la baraque est cédée entre15 et 20 millions de centimes”, explique un “samsar” (courtier), versé dans ce créneau. Décidément, aujourd'hui, rien n'arrête la poussée des bidonvilles. À Tiaret, où ce phénomène qui a énormément porté préjudice, à l'image de marque, a atteint en quelques endroits, surtout dans la périphérie de la ville, des proportions alarmantes. L'on dénombre, par exemple, plus de « 500 » cinq cent baraques, dont la plupart sont construites en dur, au vu et au su de tout le monde. Les lieux choisis, sont situés généralement loin des yeux. Autrement dit, des terrains propices, à l'implantation de baraques sans être dérangé. Une fois les 10 premiers bidonvilles construits, le reste suit comme sur des roulettes et c'est ainsi, que poussent de nouvelles cités de bidonvilles. Selon certaines indiscrétions, la majorité de ces constructions illicites, a été réalisée, durant ces deux dernières années seulement. Cependant, la complicité des services techniques des communes est flagrante. Aujourd'hui, à Tiaret, la “naissance” d'une nouvelle cité de bidonvilles, attire les gens tels, des charognards autour d'une proie. Une situation où les “smasria”, les « quelques ripoux », au sein des commune, et les “clients”, trouvent leur compte. Dès leur création, ces cités de bidonvilles ne souffrent, que du manque d'établissements scolaires, car l'alimentation en énergie électrique, est assurée, à partir des locaux des immeubles, des cités limitrophes, à l'aide de câbles dépassant parfois deux kilomètres de longueur, alors que pour l'AEP, les gens optent en majorité pour des puits. Cependant, une première tentative de lutte contre les bidonvilles a été lancée, il ya quelques années, mais les résultats demeurent au stade des intentions, à savoir une campagne sans rien d'autre, de la poudre aux yeux, en détruisant plus d'une quinzaine de baraques. Mais beaucoup reste à faire, pour l'éradication totale des bidonvilles. Le recensement de ces baraques, pour un éventuel relogement par les pouvoirs publics, demeure la clé de voute, pour ces nouveaux trabendistes, en effet, avec la complicité des agents chargés du recensement, ces derniers proposent aux occupants une « chkara » afin de les inscrire sur une liste d'attribution, ce qui encourage d'autres familles, à s'installer dans ces baraques. En conclusion, ce n'est pas pour demain, que Tiaret se débarrassera de ces bidonvilles. Une mission très difficile, voire même impossible dans les 10 prochaines années, car pour beaucoup, la baraque est de nos jours, le seul moyen d'accès à un logement social, estiment certains.