Les citoyens de Fornaka ne cessent de se plaindre des odeurs « pestilentielles » que dégage la zone industrielle de leur commune. Ils déclarent mener un vécu très inconfortable à cause de ces émanations insupportables endurées au quotidien. Ils craignent surtout pour leur santé et celle de leurs enfants et de leurs animaux domestiques et d'élevage. De guerre lasse et face à une situation qui perdure, selon eux, certains citoyens de la commune ont recouru aux réseaux sociaux pour crier leur colère et dénoncer « un calvaire qui s'installe dans la durée et dans l'indifférence générale». En fait, une « contestation numérique » a pris naissance sur la toile avec un effet boule de neige se profilant à l'horizon et un risque potentiel de débordement sur la voie publique avec les conséquences qu'on connaît. Les complaintes des mécontents dégagent un sentiment de manque d'écoute et de rassurance à l'égard de leur préoccupation. Au siège de l'APC, force est de constater que l'état des lieux n'est pas reluisant en matière de veille environnementale. En effet, aucun vice-président n'est chargé officiellement de l'épineux dossier de l'environnement. Le même constat vaut à l'endroit de la commission permanente de l'environnement. Une commission pratiquement absente, de l'avis de beaucoup de citoyens. Pareil pour ce qui est du bureau HSE de la commune (voir décret n° 87-146 du 30 juin 1987), pas de personnel chargé de l'environnement. Interrogé, un élu fait savoir que le problème des odeurs de la zone industrielle est sérieusement pris en charge par les autorités locales et assure que le cadre de vie du citoyen compte parmi les priorités de l'APC. Selon lui, une commission de wilaya s'est déplacée sur le terrain au mois de décembre dernier et a rédigé son rapport. Mais il dit n'avoir aucune idée sur les mesures décidées et le plan d'action retenu pour traiter le problème. Le même élu ajoute que, dans le même cadre, une commission de daïra a été également dépêchée au chevet de la commune en désarroi, sans donner plus de détails. Certes, les propos de l'élu interrogé sont rassurants à plus d'un titre, mais il faut noter aussi que quand une zone industrielle devient un sujet d'inquiétude pour la population riveraine, quelques réflexions légitimes s'imposent d'elles-mêmes. Normalement, tout projet d'installation industrielle est soumis au préalable à une étude de risques et d'impact sur l'environnement et sur la santé et la sécurité de la population riveraine. Ensuite, l'aspect environnement étant crucial, cela implique que les entités de veille au niveau local(APC) sont dotées des moyens humains et matériels nécessaires et sont opérationnelles à plein temps sur le terrain. Cela implique aussi que, par ses inspections périodiques, la Direction de l'Environnement pèse sur le respect des lois du pays relatives à l'environnement et joue son rôle préventif contre les dépassements et leurs conséquences. Enfin, le cahier des charges qui lie les industriels et le gestionnaire de la zone précise certainement les rôles et les obligations de toutes les parties à l'égard des déchets industriels solides, liquides et gazeux.