Ahmed Gaid Salah est à nouveau monté hier au créneau pour réitérer la proposition de l'Armée au Conseil constitutionnel d'activer le fameux article 102 que tous les Algériens connaissent désormais. Au cours d'une réunion convoquée ce samedi en toute urgence, au siège de l'Etat-major, Ahmed Gaid Salah a réitéré sa conviction que l'article 102 de la constitution, couplé aux articles 7 et 8 (une revendication du peuple, lors des marches de vendredi), restent la « solution idoine » pour permettre à l'Algérie de sortir de l'impasse politique qui se profile à l'horizon du 28 avril. Tout en expliquant que l'institution militaire était bien dans son rôle de prendre une telle initiative (interpellation du CC), le chef d'Etat-major a donné hier à son intervention une tonalité de gravité et de fermeté qui en dit long sur la détermination de l'institution militaire à aller au bout de sa démarche. Les regards sont à nouveau braqués vers le Conseil constitutionnel qui se retrouve sous les projecteurs. En effet, le CC n'a pas, aux yeux de la loi, à obtempérer aux injonctions ou autres suggestions d'un officier de l'armée fut-il le chef d'état-major. Avec les évolutions qui surviennent dans les coulisses du pouvoir, au moment où la rue est en train de peser fortement dans l'équation, on se demande bien si Tayeb Bélaiz peut encore rester de marbre.