Le Parlement, réuni en ses deux Chambres (Conseil de la Nation et l'Assemblée populaire nationale), mardi à Alger, a pris acte de la déclaration de vacance définitive du poste de président de la République, à la suite de la démission d'Abdelaziz Bouteflika. Le président du Conseil de la Nation, Abdelkader Bensalah, assume de fait le poste de Chef de l'Etat pour une durée de quatre-vingt-dix (90) jours au maximum, conformément aux dispositions de l'article 102 de la Constitution. Le Parlement a adopté également, à la majorité, le rapport de la commission parlementaire mixte, présidée par M. Salah Goudjil, en sa qualité de doyen du Conseil de la Nation, présenté par le rapporteur de la commission, Mohamed Laid Bibi. Le rapport adopté, comporte la déclaration du Conseil constitutionnelle relative à la vacance définitive du poste de président de la République. La réunion du Parlement intervient dans un contexte marqué par la démission des parlementaires du Front des forces socialistes (FFS) et le Parti des travailleurs (PT), dans le sillage du mouvement populaire qui dure depuis le 22 février dernier. D'autres formations politiques ont décidé de boycotter cette réunion, à l'instar du Mouvement pour la société de la paix (MSP), le Front pour la justice et le développement (FJD) et le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD). Le Président du Conseil de la Nation assume la charge de Chef de l'Etat pour une durée de 90 jours au maximum, au cours de laquelle des élections présidentielles sont organisées, sachant que le Chef de l'Etat, ainsi désigné, ne peut pas être candidat à la Présidence de la République. Cependant, plusieurs députés des groupes des indépendants et celui du Front El Moustakbal ont quitté la réunion du Parlement au Palais des nations, ce mardi 9 avril, pour protester contre le fait qu'Abdelkader Bensalah assume les charges de chef d'Etat. « On est sorti pour exprimer notre refus de voir Bensalah présider l'Etat et pour qu'il trouve une solution en démissionnant pour répondre à celui qui détient le pouvoir: le peuple », a estimé un élu du Front El Moustakbal. Pour sa part, Mohcine Belabbas, président du RCD, a réagi à la réunion du Parlement au Palais des nations à l'issue de laquelle Abdelkader Bensalah est devenu chef d'Etat par intérim. Pour lui, il s'agit du troisième « coup d'Etat contre la volonté et la souveraineté populaire au Palais des nations 2008, 2016, 2019 ». « Même dans le nombre officiel des membres du Parlement, il y a eu du trafic puisque Bensalah a parlé de 487 membres au lieu de 606 », a ajouté le président du RCD dans un message posté sur Facebook.