Les enquêteurs du Département du renseignement et de la sécurité ont déclenché, il y a quelques jours, une enquête sur la société Saïda-Citroën Algérie, représentant officiel de la marque automobile française, a rapporté TSA, de source proche de l'enquête. Les enquêteurs du DRS ont commencé à réunir les documents concernant cette entreprise auprès des différentes structures, notamment les Impôts. Saïda-Citröen Algérie a fait, en effet, l'objet d'une vérification approfondie de sa comptabilité par la Direction des grandes entreprises (DGE) de la direction générale des Impôts (DGI). Les agents des Impôts ont découvert de nombreuses irrégularités dans la comptabilité de cette entreprise qui a été rachetée en 2008 par le groupe français GBH (Groupe Bernard Hayot) à un homme d'affaires algérien.. Selon les informations, les inspecteurs de la direction des grandes entreprises (DGE) de la direction générale des Impôts (DGI) s'intéressent actuellement à la transaction effectuée en février 2008 entre le groupe français GBH et la société privée algérienne CIT. Cette dernière a cédé la distribution et l'importation de la marque Citroën à la filiale locale du groupe de Bernard Hayot (GBH) dans des conditions comptables jugées douteuses. « Le groupe GBH a racheté les droits d'importer et de distribuer Citroën en Algérie et l'agencement des agences de distribution », explique notre source. « Les inspecteurs des Impôts s'intéressent au côté comptable de cette transaction. Actuellement, ils analysent les comptes de CIT», ajoute la même source. Les impôts épluchent également les comptes de CIT entre 2004 et 2008, la période durant laquelle cette société était le distributeur de Citroën. Cette enquête intervient dans un contexte difficile pour Citroën en Algérie. Le groupe GBH peine à développer la marque sur un marché algérien en pleine croissance, avec des ventes annuelles de 230.000 unités en moyenne ces dernières années. En cause : des prix élevés par rapport à la concurrence et des relations conflictuelles entre la direction et les agents agréés. « Des voitures Citroën comme le Berlingo ou la C1 sont plus chères de 17 % que le Partner et la 107 de Peugeot. Pourtant, les deux marques font partie du même groupe PSA et pratiquent les mêmes prix en France », explique un connaisseur du marché automobile. Le conflit qui a éclaté il y a quelques mois entre la direction de GBH et les agents agrées n'a pas encore son épilogue et des distributeurs entretiennent toujours des relations tendues avec le directeur de GBH Algérie.