Djezzy, filiale algérienne de l'opérateur égyptien de télécommunication Orascom Telecom, est visé par une enquête fiscale. Selon nos informations, la direction générale des Impôts (DGI), via sa direction des grandes entreprises (DGE), enquête actuellement sur la filiale algérienne du conglomérat égyptien. Les enquêteurs de la DGE vont éplucher les comptes de Djezzy et vérifier si le premier opérateur de téléphonie mobile en Algérie s'acquitte convenablement de la totalité de ses impôts. Rien n'a filtré sur les résultats préliminaires de cette enquête qui pourrait déboucher sur un important redressement fiscal de Djezzy. L'opérateur a réalisé en 2008 plus de 2 milliards de dollars de chiffre d'affaires. Une performance qui fait de lui le premier groupe privé algérien. Selon nos sources, les enquêteurs du fisc s'intéressent particulièrement aux revenus colossaux générés par la formule « flexy ». Cette dernière permet aux clients prépayés de Djezzy de recharger leur compte dans des taxiphones, des kiosques à tabacs ou magasins de téléphonie mobile, via un simple SMS. Or, « contrairement aux cartes de recharge qui portent des numéros, les revenus générés par « flexy » sont très difficiles à contrôler ni à estimer. Les autorités dépendent des seuls chiffres fournis par Djezzy », explique un expert des télécoms. Le "flexy" qui permet à l'opérateur égyptien de dématérialiser le rechargement des abonnés prépayés suscite aussi l'inquiétude de l'Autorité de régulation de la poste et des télécommunications (ARPT). Outre le « Flexy », le fisc s'intéresse également aux revenus générés par le câble téléphonique sous marin reliant l'Algérie à l'Europe. Propriété de l'opérateur de téléphonie fixe Lacom qui a cessé ses activités, ce câble serait utilisé par Djezzy pour transporter ses communications à l'international et proposer des offres à bas prix pour les communications vers les fixes en Europe. Ces offres concurrencent directement celles d'Algérie Télécom, actuellement en difficulté. Contacté par tsa-algerie.com, une source autorisée à Djezzy a indiqué : "Ils font un contrôle dans les meilleures conditions. Comme ils le font dans toutes les entreprises étrangères. Ce n'est pas seulement OTA qui est concerné".