"Je tends la main au hirak pour un dialogue franc pour l'Algérie", a lancé, hier, Abdelmadjid Tebboune, lors d'une conférence organisée au Centre international des conférences d'Alger, après l'annonce des résultats de l'élection présidentielle. M. Tebboune, qui vient d'être élu président de la République, a réitéré son appel au dialogue "directement avec le hirak et avec ses représentants". Le nouveau président de la République élu promet d'aller rapidement vers le changement. Le changement "profond" de la Constitution figure parmi les premiers chantiers qu'il compte mener, une fois intronisé officiellement. Des universitaires, des intellectuels et des spécialistes seront associés à l'enrichissement de la Constitution. L'avant-projet sera débattu dans le pays, mais avec les membres de la communauté nationale établie à l'étranger. La nouvelle Constitution sera, par la suite, soumise à un "référendum populaire". M. Tebboune a évoqué aussi la révision de la loi électorale, en insistant sur la nécessité de "séparer définitivement l'argent des élections". Le nouveau président de la République souhaite que les frais de la campagne électorale des jeunes qui se présenteront aux élections soient pris en charge par l'Etat, "pour qu'ils ne soient pas exploités". S'il a exclu toute grâce présidentielle pour les personnes impliquées dans la corruption, M. Tebboune a laissé la porte ouverte à une grâce présidentielle pour les détenus d'opinion. Le nouveau président de la République se dit, également, ouvert au dialogue avec tous les partis politiques et tous ceux qui veulent éteindre "le feu de la fitna et de la division". M. Tebboune affirme qu'il n'est pas dans son intention de créer un parti politique. Interrogé sur son prochain gouvernement, M. Tebboune a indiqué que pour la première fois des jeunes de "26-27 ans" seront ministres. Le nouveau président de la République élu n'a pas voulu répondre au message du président français. "Je ne lui réponds pas. Il est libre de vendre la marchandise qu'il veut dans son pays. Moi je suis élu par le peuple algérien et je ne reconnais que le peuple algérien", a-t-il lancé. M. Tebboune respecte ceux qui ont boycotté l'élection, s'engageant à concrétiser leurs revendications, "sans exclusion" et "sans esprit de vengeance". Le nouveau président élu a exprimé son impatience de "visiter Béjaïa et Tizi Ouzou".