Le président tunisien Kaïs Saïed effectuera demain jeudi une visite officielle en Algérie, a rapporté hier le site Algérie1. Le président tunisien devrait assister à l'investiture de son homologue algérien Abdelmadjid Tebboune. Pour rappel, Kaïs Saïed avait, lors de son élection au poste de président de la Tunisie, indiqué que sa première visite officielle à l'étranger sera "effectuée dans le pays voisin et frère l'Algérie". L'on comprend maintenant les dessous de la visite éclair, très peu médiatisée, effectuée, le 7 novembre dernier, à Alger, par le chef du gouvernement tunisien, Youssef Chahed. Il s'agissait de préparer le terrain pour la visite du chef de l'Etat tunisien, Kaïs Saïed. Chahed et ses homologues algériens ont fignolé les dernières retouches en prévision de cette visite présidentielle, ayant une très forte charge symbolique. Le chef du gouvernement porteur d'un message de félicitations à l'occasion du 65ème anniversaire du déclenchement de la guerre de libération, a confirmé que le président de la République effectuera une visite officielle en Algérie. «Les relations historiques séculaires entre les deux peuples sont enclines à atteindre l'excellence, quelles que soient les circonstances», a affirmé le chef de l'Etat, Abdelkader Bensalah qui a reçu le chef du gouvernement tunisien. Bensalah a chargé Youcef Chahed de transmettre au président de la République tunisienne «la disponibilité de l'Algérie à l'accueillir avec fierté au moment qu'il juge opportun». C'était presque un engagement électoral de la part de Kaïs Saïed qui a promis que son premier voyage à l'étranger serait en Algérie. Une manière pour lui de souligner l'importance d'un partenariat stratégique renforcé entre les deux pays. «Coincés» dans un contexte régional en ébullition, d'immenses chantiers attendent l'Algérie et la Tunisie, à commencer par l'épineux défi sécuritaire commun. La sécurité des frontières et la lutte contre le terrorisme sont au cœur des rapports entre les deux pays, notamment depuis l'attaque de juillet 2018 près de Aïn Sultan, dans la région de Jendouba et qui a coûté la vie à six gendarmes tunisiens. Depuis, les deux pays ont revu de fond en comble les plans de coopération sécuritaire. Ainsi, le long des frontières nord, les deux pays ont créé pas moins de 60 points de contrôle militaire supplémentaires. L'Algérie a blindé ses frontières suivant l'axe El-Tarf à Tébessa- Souk-Ahras. Les Tunisiens ont fait de même, en quadrillant la charnière Jendouba, El-Kef et El-Kasserine. La surveillance est permanente au niveau de ces points classés névralgiques. Le contrôle est assuré par des patrouilles militaires de jour comme de nuit et dont la mission est de stopper le mouvement des groupes armés et leur reflux vers les territoires des deux pays. Un travail, certes complexe, mais assuré en parfaite coordination jusque-là.