Depuis une semaine, c'est l'alerte rouge après le déclenchement, le 29 avril, d'une opération de ratissage dans le mont Chaâmbi, à la frontière algéro-tunisienne, qui se poursuit toujours, apprend-on de sources sécuritaires. Ces dernières confirment le renforcement des moyens en place des éléments des garde-frontières (GGF) par le déplacement de plusieurs contingents militaires. «C'est à titre préventif que ce renforcement a été décidé pour pallier toute éventualité d'infiltration de terroristes dans notre territoire. Des hélicoptères ratissent quotidiennement le tracé frontalier de 965 km entre l'Algérie et la Tunisie, tout autant que les 4×4 des GGF. Les Douanes algériennes et la Police aux frontières (PAF) sont également avertis», rassurent les mêmes sources. Du côté tunisien, le ratissage s'est transformé en opération de déminage sur le mont de Chaâmbi, situé à 17 km au nord-ouest de Kasserine, une ville frontalière avec l'Algérie. Les forces de la Garde nationale tunisienne ont déploré au moins une quinzaine de blessés dans leurs rangs, dont trois éléments amputés des jambes après avoir marché sur des engins explosifs. Pour se donner le temps de fuir, les terroristes ont miné le massif avec des bombes artisanales. Jeudi dernier dans un communiqué, la présidence de l'Assemblée nationale constituante a déclaré être profondément préoccupée par ces derniers événements, reconnaissant que la région ratissée présente des reliefs très difficiles. «Mais l'opération de traque se poursuit toujours», assure le même document. Selon la presse tunisienne, les forces militaires pourchassent deux groupes terroristes, soit un total de 50 djihadistes. Composé d'une vingtaine d'individus, le premier groupe est localisé près de Kasserine et le second aux alentours de Kef, deux régions frontalières avec l'Est algérien. Le nombre de blessés dans les rangs des éléments des services de sécurité a poussé des ONG tunisiennes à responsabiliser le gouvernement quant à la prolifération d'armes dans le pays, à l'endoctrinement idéologique des jeunes et aux appels à la violence. Elles ont exigé des autorités tunisiennes de renforcer en moyens nécessaires les forces de sécurité pour lutter contre les islamistes radicaux. Depuis décembre 2012, 37 individus ont été arrêtés et écroués dans cette même région, selon un décompte officiel. Lundi dernier, le chef du gouvernement tunisien, Ali Larayedh, a effectué une visite d'une journée à Alger, axée justement sur le côté sécuritaire et la coopération frontalière. Le chef d'état-major de l'armée, le général Rachid Ammar, qui accompagnait M. Larayedh, a été reçu par son homologue algérien, le général Ahmed Gaïd Salah. Les deux officiers se sont longuement entretenus sur le volet sécuritaire, selon un communiqué publié par le ministère algérien de la Défense nationale.