La maladie mentale ne cesse de progresser et se prolifère à travers de nouveaux malades au niveau de la plupart des quartiers. Certes le phénomène n'est pas nouveau mais il devient inquiétant surtout que la majorité de ces aliénés mentaux s'attaque aux passants et notamment aux femmes. Certains d'entre eux sont munis de pierres, bâtons et d'autres objets dangereux. Selon les services concernés, la plupart des malades mentaux qui déambulent dans les rues d'Oran sont originaires d'autres wilayas, la région ouest ne compte qu'une seule structure de prise en charge des personnes souffrantes de troubles psychiatrique. Il s'agit de l'EHS de psychiatrie de Sidi Chahmi alors que les spécialistes affirment que 10 nouveaux cas de troubles mentaux sont enregistrés quotidiennement au niveau des dispensaires d'hygiène mentale d'Oran et au niveau du service de psychiatrie du CHU d'Oran (pavillons 35) sans compter les cas pris en charge au niveau des cliniques privées. La majorité des cas sont traités en ambulatoires, les autres sont pris en charge au niveau de l'EHS de psychiatrie de Sidi Chahmi. D'autre part avec ses trois services d'une capacité totale de 470 lits dont 50% sont occupés de façon permanente, l'établissement hospitalier spécialisé en psychiatrie de Sidi Chahmi ne parvient plus à répondre à une demande croissante en matière de pris en charge de la santé mentale « il y a des malades qui sont au niveau de l'établissement depuis 20 ans, il s'agit notamment des cas sociaux et des étrangers abandonnés par leurs siens » affirme une source de cette EHS avant d'ajouter que « l'établissement en question, est saturé, il nous arrive de ne pas trouver de place pour des cas d'urgence ». Cette situation a fait qu'un important nombre de malades mentaux erre dans les rues de la ville d'Oran, avec tous les dangers qu'ils représentent pour eux-mêmes et pour les autres. En effet la prise en charge des malades mentaux pose plus que jamais un grand problème. Elle est confrontée notamment à l'insuffisance des structures et de personnels. Le nombre de lits de psychiatrie est passé de 10.000 lits au niveau national dans les années 60 à 4500 durant les années 90. Notre pays ne compte que trois hôpitaux seulement spécialisés en santé mentale. Cependant, l'organisation générale des soins est orientée vers la prise en charge « hospitalière ». Par ailleurs, la situation de violence qu'a connue le pays durant « la décennie noire », a eu des répercussions importantes sur la santé mentale d'une grande partie de la population soumise directement ou indirectement aux traumatismes. S'ajoute à cela l'augmentation de la consommation des drogues telle la résine de cannabis et les psychotropes.