Le stress est une réaction physiologique normale qui survient en cas de pression ou d'agression de notre environnement. Chacun d'entre nous est exposé au stress, mais nous ne réagissons pas tous de la même manière. Chez certains plus vulnérables, le stress génère de l'anxiété chronique et se trouve à l'origine de certaines maladies comme la dépression, le burn-out, l'alcoolisme, mais aussi... les maladies cardio-vasculaires. Stress aigu et stress chronique Un stress aigu est un stress qui survient suite à un élément déclencheur comme l'attente d'une décision ou la perspective de devoir faire un discours public. Il est de courte durée et peut même avoir un effet positif sur l'organisme en décuplant les performances. Il arrive cependant que la situation stressante dure beaucoup plus longtemps lorsque les épisodes de stress sont très fréquents ou que la personne ne réagit pas de façon adéquate au stress. L'organisme entre alors dans une phase d'épuisement : les hormones produites pour contrer le stress le sont en permanence, ce qui est très coûteux en énergie. L'une de ces hormones, le cortisol, bloquerait alors la production de neurones dans l'hippocampe, conduisant potentiellement à la dépression. Un risque majoré pour les maladies cardio-vasculaires A terme, le stress chronique favoriserait l'apparition de nombreuses maladies et en aggraveraient l'évolution. Une étude parue en 20041, devenue depuis une référence, avait montré l'impact important du stress chronique sur la santé cardio-vasculaire en influant notamment sur l'hypertension. Celui-ci multiplierait par 2,5 le risque de contracter un infarctus du myocarde ! Des risques cardiaques modulés par les différents profils psychologiques ? L'intérêt pour les profils psychologiques associés au risque cardio-vasculaire constitue une approche complémentaire du repérage des facteurs de stress. Globalement, cette approche suggère qu'un déséquilibre entre les caractéristiques d'un individu et les exigences de son environnement est à l'origine de la survenue du stress. Ce déséquilibre aurait même plus d'importance que la nature des stresseurs. Les chercheurs ont donc décrit des profils comportementaux susceptibles d'être davantage sujets à risque de ces déséquilibres. Friedman et Rosenman ont d'abord décrit un profil comportemental de type A caractérisé par la convoitise de la performance et l'accomplissement croissant de choses en un temps toujours plus court. Plusieurs études ont permis de mettre en évidence une surmorbidité coronarienne et un risque accru d'infarctus du myocarde chez les individus de type A. Néanmoins, sa pertinence pronostique a peu à peu été mise en doute et d'autres caractéristiques de la personnalité, telles que la propension à l'hostilité, ont pris le relais dans les travaux plus récents. C'est ainsi que les chercheurs ont donné naissance au profil de type D caractérisé par l'affectivité négative (propension à éprouver de l'anxiété, le découragement ou l'irritation) et l'inhibition dans les relations sociales. Ainsi, ce profil a pu prédire la mortalité cardio-vasculaire et la vulnérabilité face à un infarctus du myocarde de manière plus fiable que l'existence isolée de chacune de ses composantes dans certaines études. Par ailleurs, outre les maladies cardio-vasculaires, le stress chronique pourrait mener à de nombreux maux comme certaines infections cutanées, le diabète de type 2 et le cancer. Le stress chronique S'il ne s'agit plus d'un prédateur mais d'un stress qui persiste, qui revient régulièrement à la charge, l'activation de l'organisme tend à perdurer. Il sécrète des hormones telles que le cortisol, la dopamine, la sérotonine, l'endorphine. Or, les effets du premier, bénéfiques en situation de stress aigu, s'avèrent néfastes lorsque le stress devient chronique. En effet, le cortisol est responsable d'une augmentation de la dégradation des protéines ; pour produire des substrats énergétiques, l'organisme qui a épuisé ses réserves de sucres et de lipides, attaque ses propres structures. Cette production de composants énergétiques se traduit par : - une augmentation du glucose, des triglycérides et du cholestérol sanguin, à l'origine de maladies cardiovasculaires ; - un effet sur les capacités immunitaires. Pour pallier les effets négatifs d'une sécrétion excessive et prolongée de cortisol, l'organisme dispose d'un mécanisme de régulation : l'hippocampe, structure du lobe temporal du cerveau. Alors que sous l'effet d'un stress aigu, l'hippocampe freine l'hypothalamus, la sécrétion de CRH (Corticotropin Releasing Hormone*) diminue alors, ce qui réduit celle de cortisol, toxique pour lui. En situation de stress chronique, il perd sa capacité à freiner l'hypothalamus. L'activation de l'axe corticotrope tend à se pérenniser. Le cortisol reste élevé, il manifeste alors son pouvoir anxiogène et dépresseur et entraîne une dégradation de la mémoire et des capacités d'apprentissage. Vous atteignez ce que les spécialistes appellent "la phase d'épuisement" ; les réactions de votre SNA** ne sont plus adaptées aux sollicitations de l'environnement. Une digestion perturbée Lorsque vous êtes stressé, en général, votre appétit est modifié: certains ont l'estomac noué et ne peuvent plus rien avaler, d'autres ont très faim. En tous cas, votre estomac et vos intestins réagissent au stress. C'est lié à l'action du cortisol, cette hormone va bloquer toutes les fonctions dans l'organisme qui ne sont pas essentielles pour se défendre, dont la digestion. En complément, l'adrénaline réduit le débit sanguin et détend les muscles de l'estomac. Tous ces phénomènes réunis sont responsables des dérèglements de l'appétit et peuvent provoquer des nausées ou diarrhées. En Inde, une étude a montré que parmi des patients atteints du syndrome du colon irritable, entre 30 et 40% étaient anxieux ou dépressifs.Quand l'anxiété dure, la personne touchée à plus de risques d'être sujette aux insomnies, d'avoir des idées noires, d'être concernée par l'alcoolisme ou la toxicomanie. Dans les cas les plus graves, cela peut conduire au suicide. Le stress provoque des infections virales Le stress physique ou psychique affaiblit les défenses immunitaires provoquant ainsi des infections virales ou microbiennes. Pour défendre l'organisme, le système immunitaire est le rempart contre toute agression ou corps étranger qu'il ne reconnait pas. Mais s'il y a des tensions émotionnelles ou un stress récurrent, ce système se dérègle ou s'affaiblit et certaines infections apparaissent. On pourrait citer les rhumes chroniques, les angines, ou encore les poussées d'herpès et les infections urinaires et vaginales. Le stress peut-il entraîner des infections cutanées? Le stress peut provoquer des infections cutanées sévères. Le déclencheur ? Entre autres, l'histamine. Produite en très grande quantité quand l'anxiété pointe son nez, cette substance chimique libérée lors de réaction allergique est largement impliquée dans les phénomènes inflammatoires. Démangeaisons, perte de cheveux, rougeurs, boutons, mais aussi eczéma, urticaire, herpès et psoriasis, représentent les infections cutanées les plus répandues chez les personnes qui souffrent de stress chronique. Le stress favorise les troubles gynécologiques Chez la femme, le stress peut dérégler le système hormonal et provoquer certains troubles gynécologiques : règles douloureuses ou cycles irréguliers, ovulation perturbée ou retardée, fausses couches ou accouchements prématurés. Les troubles du tonus musculaire Voilà une des maladies psychosomatiques les plus caractéristiques du stress ou de l'anxiété chronique : la sensation de douleurs musculaires et articulaires dans certaines régions du corps, notamment au niveau dorsal ou cervical. Ces douleurs diffuses sont dues en partie à la surcharge d'adrénaline envoyée par le système nerveux dans tout le corps pour que celui-ci puisse réagir face au danger. Ainsi les muscles, chargés de toxine et hypertoniques sont en souffrance et se fatiguent. Comment enrayer ces maladies liées au stress Des médicaments comme les anxiolytiques ou les antidépresseurs peuvent soulager la douleur et diminuer votre stress. Mais ils n'agissent pas sur la partie immergée de l'iceberg... Pour mettre fin à votre anxiété, certaines thérapeutiques comme la relaxation, la méditation en pleine conscience, la psychothérapie ou la sophrologie sont bien plus prometteuses. Pour agir efficacement sur le stress et les pathologies associées, une solution efficace et prouvée scientifiquement pour lutter contre le stress : la thérapie comportementale et cognitive. Le stress agit sur nos émotions, nos pensées et notre comportement. Et la thérapie comportementale et cognitive vous donne les clés d'une meilleure gestion émotionnelle. Elle vous apprend à vous relaxer rapidement, vous aide à chasser vos pensées négatives et vous guide face aux situations stressantes qui vous entourent.