Après les revalorisations des salaires de toutes les catégories des travailleurs et des pensionnaires et un relèvement du salaire national minimum garanti de 12.000 à15.000, pour améliorer la qualité de vie du citoyen et freiner un tant soit peu la galopante flambée de prix que connaissent tous les produits de large consommation, les malheureux bénéficiaires du filet ont tant attendu un secours de la part des pouvoirs publics qui semblent les oublier en ces durs moments de cherté… ! En face de la pauvreté qui s'est emparée de nombreuses couches de la société, l'Etat a cru bon de mettre en place un dispositif de protection de cette catégorie de personnes en instituant le filet social qui consistait a fournir des tâches d'intérêt général en contrepartie d'une indemnité, malheureusement cette somme d'argent,plus que dérisoire n'est parvenue même pas à satisfaire les besoins les plus élémentaires de ces ouvriers de la misère. A Mostaganem, ces travailleurs sont au bout de la névrose, les multiples luttes qu'ils engagent pour survivre, semblent être sans le moindre résultat. L'endettement les étouffe et les a noyés au sein de labyrinthes dont ils ne voient plus l'issue. Certains sont tombés malades à force de se questionner sur un avenir qui ne leur promet presque rien. D'autres bataillent d'échec en échec, en espérant qu'un jour viendra où ils seront libérés de ce lourd fardeau de dettes et de peines. En face de ces situations invivables , « REFLEXION » s'est rapproché que quelques uns de ces bénéficiaires du filet social….Bendhiba est l'un d'eux, il travaille depuis 10 ans au sein de ce drôle de filet, il ne perçoit que 3000 dinars, il n'a pu accéder au titre de chef d'équipe pour toucher les 4500 dinars que beaucoup de ces malheureux attendent avec impatience, son indemnité disparaît le premier jour de sa réception ,il en donne une partie à l'épicier qui ne veut plus lui accorder du crédit ,une seconde partie est versé a la recette de l'OPGI, qui l'a menacé d'expulsion s'il ne respecte pas les échéances du calendrier, et il garde en tout et pour tout 500 dinars en guise de secours. En face de cette situation plus que critique, ce triste couple a trouvé une solution pénible, sa femme a choisi contre son gré d'aller mendier avec ses deux enfants à Arzew, où elle ne risque pas d'être reconnue, et depuis, elle part tous les matins avec ses deux enfants, faire du « stop » à la sortie de la ville…Oum el kheir, qui porte mal son prénom, est une femme de ménage du dispositif, elle travaille depuis 17 ans pour la misérable somme de 3000 dinars, elle ne sait pas quoi en faire dés qu'elle la touche, trop de dépenses attendent pour être règlées, elle en donne le plus à l'épicier ,un hadj qui ferme souvent les yeux sur les arriérés qui ont déjà atteint le montant de 01 million, remet quelques centaines de dinars à sa fille qui est fiancée depuis 05 ans déjà et n'a jamais pu parvenir a collecter la somme désirée pour finir sa dot et convoler en noces. La malheureuse femme de ménage ne dort presque pas la nuit, elle pense beaucoup a ses trois filles ,dont l'ainée qui attend d'être mariée et nécessite beaucoup de frais, aux deux autres qui également doivent être casées avant sa mort, elle quitte souvent sa minuscule cuisine qu'elle éclaire avec une bougie avec du sel pour l'économiser et ne pas gaspiller de l'énergie électrique, toute fatigué de rouler du gros couscous qu'un épicier de la ville vient chercher tous les matins pour ses clients . Quant à Ahmed, un jeune légèrement handicapé au bras, à cause d'un accident de la circulation, exerce depuis 06 années au filet social, il pense que cette formule d'aide sociale doit être revue de fond en comble parce qu'elle ne promet aucune évolution et n'aide pas le bénéficiaire a devenir permanent. A présent, il erre de coin en coin à la recherche d'un boulot pour se nourrir, car la cantine scolaire où il travaillait en qualité d'agent d'entretien a fermer ses portes et il ne peut attendre la prochaine rentrée sans rien faire ,sa mère ne saurait répondre avec ses 3000 dinars aux besoins alimentaires de la famille . Ahmed déclare en ces quelques derniers mots : « Nous sommes 03 à travailler au filet social, moi, ma sœur, et ma mère, nous ne sommes pas parvenus à en sortir, nous ne mangeons que le nécessaire, beaucoup de pain et de temps à autre du lait pour tenir sur nos pieds et ne pascrever ,je pense à ces autres malheureux Ali et Abdelkader ,pères de familles qui sont seuls a carburer pour ces misérables salaires qu'ils touchent en pleurant et en tremblant parce qu'ils ne savent pas par où commencer a les distribuer en face des dettes énormes à honorer ….L'Etat doit avoir honte a nous les verser …. C'est une misère noire que nous vivons avec cette « de » ,ils doivent nous offrir plus au lieu de gaspiller tant de fric en fêtes et en broutilles de cérémonies, nous méritons mieux car les tâches que nous ferons, personne d'autre ne les fera avec une somme pareille…. ». Aujourd'hui, ce fameux filet social est parvenu à ses bouts, il est temps de le revoir de fond en comble, son application vient d'être révolue par le temps et ses exigences, le pouvoir d'achat de nombreux chefs de famille s'est atrocement dégradé, beaucoup de ces bénéficiaires ,ne consomment la viande que les jours de l'Aïd El Adha ,par offrande ,d'autres ont perdu le gout des fruits. En face de telles amères réalités, il faut que ceux qui sont censés gérer les finances de l'Etat, accordent un plus à cette catégorie de travailleurs qui entretiennent et assurent le gardiennage de nos administrations, et nos écoles et font le nécessaire pour qu'elles brillent d'un très bon éclat de propreté, et demeurent surveillés de toute dégradation ou vol.