Le procès en appel de l'homme d'affaires Ali Haddad et de plusieurs responsables accusés d'octroi d'indus privilèges, d'abus de fonction et de conflit d'intérêts s'est poursuivi hier dimanche après-midi à la Cour d'Alger. Dans ce cadre, le président de l'audience a auditionné l'ancien Premier ministre, Ahmed Ouyahia, condamné dans cette affaire pour octroi d'indus privilèges, abus de fonction et conflit d'intérêts, ainsi que de dilapidation de deniers publics. L'accusé a nié en bloc toutes les charges retenues contre lui. Auditionné par visioconférence, le prévenu Ahmed Ouyahia, qui se trouve à la prison de Abadla (Béchar) a expliqué, au sujet de "l'octroi d'indus privilèges" que le choix des entreprises dans le cadre des marchés publics "relève de la responsabilité du maître d'ouvrage", ajoutant que les marchés publics de gré à gré sont approuvés à l'unanimité par le Conseil du gouvernement conformément à la loi en vigueur. Toutefois, en cas d'objection ou de réserve d'un membre du gouvernement, la décision relative au marché en question serait reportée ou définitivement annulée, a précisé l'ancien Premier ministre qui a été condamné par le Tribunal de première instance (Sidi M'hamed) à une peine de 12 ans de prison ferme assortie d'une amende de 1 million de Da. Selon les déclarations de l'ancien premier ministre, certains projets ont été accordés sans passer par le conseil du gouvernement, car ils revêtent "un caractère d'urgence" à l'image du marché de la wilaya d'Alger pour la préparation du sommet arabe (2005), ajoutant qu'il a été poursuivi pour octroi d'indus avantages dans certains marchés alors qu'il n'était pas à l'époque à la tête du gouvernement, à l'image du projet de raccordement du port Djendjen à l'autoroute en 2013. Concernant sa condamnation pour abus de fonction et octroi d'indus avantages, l'accusé a indiqué qu'il est intervenu lors de la réouverture de la cimenterie de Djelfa en faveur d'une société chinoise et non pas pour la société du principal accusé Ali Haddad.