A défaut de perspectives prometteuses et de prise en charge adéquate, de nombreux jeunes ont opté pour la « harga » comme ultime solution à leurs problèmes. Une saignée supplémentaire qui contribue à vider le pays de son potentiel humain. Après de dures épreuves, ils se trouveront soit clandestin en attente d'expulsion inévitables ou des cadavres dans des cercueils dans l'attente de rapatriement.Avant-hier jeudi, une foule nombreuse a assisté à l'enterrement de deux jeunes harraga au niveau du cimetière « Charia » à Achaacha. En effet, les corps des deux victimes, Kadour Bey Lakhdar âgé de 22 ans et son neveu Belmadi Fathi âgé à peine de 18 ans, noyés en mer au début du ramadhan dernier alors qu'ils tentaient la traversée de la méditerranée vers les côtes espagnoles, ont été rapatriés mercredi via Oran. Le phénomène des harraga est devenu une tragédie nationale. Les jeunes eux-mêmes n'arrivent pas à comprendre qu'ils soient arrivés là au moment où le pays regorge d'énormes ressources financières. L'année 2008 a été l'année la plus meurtrière pour les harraga, selon les chiffres officiels. Toutefois, ces chiffres, faut-il le souligner, ne reflètent pas en réalité l'ampleur et l'étendue du phénomène. Cette hécatombe renseigne sur le degré de désespoir d'une frange de la jeunesse algérienne. Un espoir qui tarde à émerger malgré les milliards de dollars dont dispose le pays. Pourtant, les motivations de ces jeunes désemparés et perdus sont connues de tous, y compris des responsables. Ils sont tout simplement à la recherche d'une vie meilleure.