Dans l'esprit général, il y a faiblesse toutes les fois qu'on s'avoue impuissant à exécuter une marche d'un Kilomètre soulever un poids de dix Kilogrs ,tirer un lourd chauds soutenir un rythme de travail rapide escalader un mur d'enceinte ,secouer un figuier monter des escaliers quatre porter un couffin joliment garni ,trotter comme un gamin, repousser un agresseur ;on verra la même chose dans l'ingrat ,le lâche le peureux ,l'indécis ,le louvoyer ,le loustic ,le traitre ;autant de vices ,autant de faiblesses . On voudra bien lire ce qu'en pensent les célébrités parmi les écrivains et les philosophies. « Seul le silence est grand tout le reste est faiblesse » (Vigny) De nouveau, nous sommes confrontés aux regards croisés de l'initié et du profane .L'initié a un besoin absolu de silence pour réfléchir et méditer ;c'est un homme (un homo sapiens)qui voit dans l'esprit un tout ;par lui ,il pense conçoit ,planifie, résout ,et il ne se sent à l'aise que dans l'activité rationnelle .De fait ,le silence est son allié naturel et sans lui ,il préfèrerait mourir que s'encanailler et s'abrutir au milieu de la foule . Le vulgaire ,lui ,se situe à l'autre bout de l'échelle des valeurs .Il a depuis l'enfance enfouit sa raison dans le frigidaire et ne se satisfait que de l'instinct :sa vie sera conséquemment un défilé de bruits ,de cris, de hurlements et de rugissements . Comme ce bétail mené à l'abreuvoir ou à l'abattoir .Le silence le dérange ,l'immobilise, le pétrifie .Il finira son existence comme il l'a commencée. « la faiblesse est le seul défaut que l'on ne saurait corriger » (la Roche Foucault ) Gommer la faiblesse et la remplacer par quelque chose de meilleur semble être un défi lancé à l'homme par la nature .En réalité ,toute la responsabilité de cet échec est imputable à l'être humaine et à lui seul . Une instruction déficitaire ,une éducation manquée mènent tout droit au désastre ,c'est-à-dire la faiblesse avec ses suites affligeantes ,en elle-même ,la vie est une lutte ,un combat de tous les instants avec tous les risques d'échec et de désappointement que cela suppose .Et de même qu'un boxeur chétif frêle ,décharnés sous alimenté est assuré d'une défaite foudroyante ,il faudra bien convenir que l'homme faible est mal armé pour l'arène du monde .Vivre ce n'est pas sommeiller et muser ,mais compter sur sa force sa vigueur ,son entrain pour marquer sa présence sur la terre. « Ce sont les peuples au contraire qui font la force et la faiblesse des régimes » (Péguy) une vérité souvent négligée veut que les peuples soient l'émanation des états et des régimes politiques .Et ,par suite ,les nations façonnent les états qui ,à leur tour ,reflètent leur vertus ou leurs vices .En décident ,actuellement ,là ou les sociétés sont fortement et durablement constituées ,les institutions étatiques sont solides comme le roc et remplissent leurs fonctions à merveille ,ce qui entraine la prospérité collective. En orient, ou les peuples arrières et décadents sont fragilisés par l'ignorance et les sous développement, l'état est un système fantomatique sans existence réelle, ses institutions occupées par la nullité, la médiocrité, l'incurie, la laisser aller sont inopérantes et ne servent à rien sauf à servir de paravent à la démagogie régnante pour revendiquer des mérites immérités. La force et la faiblesse des régimes a son origine dans la société. « Aucune constitution ne supprime jamais les faiblesses et les vices de la nature humaine » (Fustel de Coulanges). La réforme est en l'homme et non en un texte quelle que soit la valeur politique ou juridique dudit document .Dans les états organisés et adultes ,la constitution est le couronnement de siècles et de siècles de pratiques et d'expériences politiques ,souvent couteuses et douloureuses .Elle est traduite dans les faits ,au quotidien ,parce qu'elle répond à la volonté populaire .Part contre dans les états chaotiques et mineurs ,la constitution est la reproduction à l'identique de son homologue des pays disciplinés parce que ces peuples manquent totalement d'expérience et ignorent les secousses et drames politique qui forgent le caractère humain et lui font produire des idées neuves, innovantes et progressistes disposant d'une constitution ultramoderne ces sociétés continuent à croupir dans la bestialité. C'est la force et la liberté qui font les excellents hommes ;la faiblesse et l'esclavage n'ont fait que des méchants » (Rousseau) Rousseau est passé maitre dans l'histoire du genre humain pour en tirer tous les enseignements et en faire profiter la postérité .Mettant en opposition les couples force. Liberté et faiblesse –Esclavage il en déduit que l'excellence vient du premier et la médiocrité du second .Explication :la liberté est fondamentalement source de force parce que l'homme désaliéné et non asservi est poussé par sa situation à se débarrasser de toute contrainte ,de toute entrave de toute aliénation et à acquérir de la puissance ,ne serait ce que sur un plan moral ;l'esclavage est intrinsèquement cause de faiblesse parce que l'être asservi et encanaillé se voit tiré vers le bas ,minoré ,rapetissé sous estimé, dégradé ,déshonoré ;dans cet état là ,il ne peut récolter que de la faiblesse. « Les forts, se souciant peu qu'on veuille ou non d'eux, ont seuls cette douceur que le vulgaire prend pour de la faiblesse » (Proust) Les forts par l'esprit cela s'entend !servis par une intelligence hors du commun ,les grands hommes ne vivent que par l'intellect. Leur vie est Jalonnée par l'idée, la pensée, l'opinion divette, la parole pesée et sensée . Des gens pareils, crées pour réfléchir ,ne peuvent accorder aux choses physiques que le prix qu'elles méritent .Ce n'est pas le cas du vulgaire un cerveau congelé qui ne jure lui que par sa musculature et croit qu'elle fonde la supériorité des hommes ,les uns sur les autres .Toutes les fois ou il clôturera les esprits forts et constatera l'élégance de leurs manières ,il ne saurait voir en eux qu'une espèce efféminée, ramollie ,sans énergie ,sans cette virilité qu'il prise tant chez les énergumènes de sa classe .Pour lui donc un esprit fort c'est un être faible. «Il y a une faiblesse de corps qui procède de la force de l'esprit, et une faiblesse d'esprit qui vient de la force du corps » (Joubert) Tel est l'avis exprimé par les grands mystiques :pour eux ,la fortification de l'âme résulte de la mortification du corps. Et de se livrer à des régimes alimentaires d'une surhumaine sévérité pour accéder à cet état de grâce ;ni viande ,ni poisson ,ni fruits ,ni légumes ;un bol de soupe à base de semoule ou de farine accompagné d'une tasse d'eau à vaincre la faim et la soif . Ils voyaient dans l'austérité et dans l'ascèse des voies royales vers la maitrise et la domination de soi et la répression intransigeante de tous les appétits était leur règle de base .On peut approuver ou désapprouver ,selon nos goûts personnels et nos penchants habituels, mais nul ne peut nier les bienfaits d'un jeune librement accepté et volontairement pratiqué. « En n'écrivant ma pensée ,elle m'échappe quelquefois ;mais cela me fait souvenir de ma faiblesse ,que j'oublie à toute heure » (pascal) fonction intellectuelle par excellences ,la pensée est liée à la force de l'esprit et à la fidélité de la mémoire, deux abstractions appariées l'une à l'autre dans un cerveau à la structure incroyablement complexe .Doté d'un corps sain et d'un esprit sain ,l'homme pourrait croire naïvement qu'il dispose des outilles nécessaires à la production d'une merveille littéraire ;évidemment ,il est dans l'erreur car penser signifie raisonner et ce travail est très éprouvant :choix du thème ou du sujet ,réflexion sur son étendue et son importance discussion du problème par lui posé ,recoupement de l'information ou des données le concernant ,comparaison avec des thèmes reprochés ,analyses déduction conclusion .Abattement ,éreintement ,essoufflement sont souvent ou bout du chemin. « Quand la faiblesse d'esprit et de volonté prend aussi des airs méditatifs et des allures analytiques, elle est d'un comique lamentable » (Jaurès) ! Le fou qui joue le rôle du sage !qui d'entre nous ,n'a pas assisté stupéfait au moins une fois dans sa vie au spectacle décoiffant dans le quel on observe un idiot congénital se donner les allures du savant et du philosophe les plus sérieux ? quand s'y rajoutent méditation et analyse, la dérision atteint son point fulminant. Le monde ,a ton dit ,est un immense théâtre ;cela est vrai ,en partie seulement ,et notamment chez ceux pour qui la vie se combine avec radotage et badinage .Pour ceux qui ont horreur de la plaisantrice ,surtout si elle est déplacée ou mal-placées notre existence prend son entière valeur quand elle a lieu sous l'empire et l'emprise de la fermeté ,de la probité ,de la sévérité ,de l'honnêteté ,de la bonté et qu'elle n'aille pas en pure perte . « Nous savons que nous ne rêvons point ,quelque impuissance ou nous soyons de le prouver par raison ,cette impuissance ne conclut autre chose que la faiblesse de notre raison » (Pascal) Nous aurions tant aimé que Pascal fît l'apologie de la raison qu'il a fait triompher dans toutes ses œuvres ,de fort belle manière .Notre conviction profonde est que la raison s'apparente à la force et l'instinct à la faiblesse . Nos fautes proviennent ,pour l'essentiel soit d'un recours exclusif à l'instinct ,soit d'un usage parcimonieux de la raison .D'ailleurs ,quand nous nous trompons ,nous croyons toujours avoir peu où pas assez raisonné au problème à résoudre ,c'est dire que la raison est perçu comme un référent absolu .Au moyen a ,il s'est trouvé hélas des cogitateurs pour jeter le blâme sur la raison et lui imputer des travers imaginaires. Il a fallu que la raison ait fait des conquêtes inimaginables au XIXe siècle pour faire taire la voix des pseudos penseurs . « L'homme est bien capable des plus extravagantes opinions . Puisqu'il est capable de croire qu'il n'est pas dans cette faiblesse naturelle et inévitable ,et de croire qu'il est ,au contraire ,dans la sagesse naturelle » (Pascal) l'homme s'égare et erre toutes les fois qu'il est en défaut ou en porté à faux avec sa raison qui est ,toute réflexion faite un flambeau lumineux au milieux des ténèbres de la déraison on de la non raison .Ce sont les positions excentriques qui attestent notre éloignement de la raison, exactement pareilles aux situations topographiques les plus courantes qui veulent qu'une personne marchant à la périphérie d'un village ne peut pas se trouver simultanément au centre de ladite localité .Notre faiblesse ,tout bien pèse ,n'est pas inhérente à la raison même (qui est superbement et merveilleusement parfaite)mais à l'usage ,plus ou moins adroit ,plus ou moins maladroit, qu'en fait l'homme Conclusion En nous référant à notre seule expérience d'observateur curieux et incorrigible des sociétés proches ou lointaines ,nous voyons en toute transparence que les peuples forts sont armés de volonté et de vivacité et que les nations faibles sont vautrées de tout leur poids dans l'engourdissement ,le languissement et l'indolence . Vue sous cet aspect ,la faiblesse perd son caractère de fatalité et se veut changeable et modifiable comme une pièce détachée automobile .Aussi ,serait il dommageable de prêcher à outrance un déterminisme ,infondé par ailleurs ,qui ferait de nous des automates guidables et orientables à distance et un peu sortis directement d'une usine divine .L'homme est libre ,aimons nous à le merteler dans toutes nos œuvres ,et cette qualité exceptionnelle dans toute la création lui donne la possibilité de se trancender .Nest ce pas combattre à mort la faiblesse économique que de passer en quelques décennies des pitoyable sous développement à un développement louable et durable ?