Au cours de la semaine écoulée, la famille « Bennabi », qui habite Douar « Merabtine » à la commune d'Ouled Boughalem à l'extrême Est de la wilaya de Mostaganem, reçut la terrible nouvelle qui a plongé toute la famille, ainsi que toute la région, dans l'émoi et la tristesse. Son fils « Abdelhalim », un jeune âgé de 25 ans, a perdu la vie dans le large de la méditerranée, à quelques kilomètres des côtes de Ceuta, en essayant la périlleuse traversée clandestine vers l'autre rive de la méditerranée. Selon le journal espagnol « El Faro Digital » (quotidien local de Ceuta et Melilla), deux rescapés, qui étaient avec le défunt et qui sont internés actuellement dans un centre de détention pour immigrés clandestins, ont confirmé la nouvelle et ont reconnu facilement la dépouille mortelle de leur camarade. Selon les informations recueillies par nos soins, des expatriés de la région, des proches de la victime, ont formellement identifié le corps d'Abdelhalim et ont immédiatement entamé les procédures réglementaires pour rapatrier sa dépouille. Dans un élan de solidarité, quelques dizaines de millions de centimes ont été collectés par les habitants d'Ouled Boughalem ; parmi les proches, amis et bienfaiteurs ; et la somme restante a été assurée par la diaspora locale installée en Espagne. Une somme de 7000 euros, représentant les frais de rapatriement, a été exigée par les autorités espagnoles. Contre toute attente et selon les dernières informations parvenues hier de Ceuta, le médecin légiste de l'hôpital de Ceuta avait refusé de donner son accord pour le rapatriement de la dépouille mortelle pour des considérations strictement sanitaires. En fin de compte, le défunt « Abdelhalim» a été inhumé, dans la matinée d'hier, au niveau d'un cimetière musulman à Ceuta. Il ne reposera jamais auprès des siens à Ouled Boughalem. Que dire alors de ce nouveau drame qui vient s'ajouter à la longue liste des familles endeuillées par la disparition d'un des leurs. Il se trouve qu'il y a un vrai malaise qui couve dans notre société. Ceuta et Melilla, nouvelles portes de la harga Alerte! Le drame des harraga continue. Ces derniers temps et à la faveur de la météo clémente et propice, pas un jour ne passe sans que la presse se fasse l'écho de tentatives désespérées d'Algériens candidats à l'émigration clandestine, faute de visas. Bizarrement, « vivre dignement ou mourir en martyr » est leur credo. Rares sont ceux qui réussissent à poser le pied de l'autre côté de la Méditerranée. Les uns sont interceptés en mer, les autres repêchés à l'état de cadavres. D'autres encore, beaucoup d'autres, sont portés disparus. Les plus chanceux sont souvent et fraîchement cueillis par la « Guardia Civil » espagnole qui a renforcé l'étau sur le flux d'immigrés clandestins venus de l'autre côté de la méditerranée. Et, Comme nos côtes maritimes sont de plus en plus surveillées par les différents services de sécurité, certains de nos jeunes, encore épris par le rêve européen, ont tourné le cap vers l'ouest. La destination : les conclaves espagnols Ceuta et Melilla. Des deux cotés de la frontière, de Maghnia à Castillejo ; une petite ville située à quelques encablures de Ceuta ; les harraga constituent désormais un véritable business pour des filières organisées de trafic humain. Les rabatteurs disposent de complicités dans le pays de départ (Algérie) et le pays d'arrivée (Espagne) en passant par le pays de transit (Maroc). Ce sont des "pros", qui savent pertinemment qu'ils envoient ces jeunes à l'échec ou à la mort.