A Oran, plusieurs promoteurs immobiliers collectent depuis quelques semaines des dossiers de citoyens voulant bénéficier de logements sociaux promotionnels subventionnés par l'Etat. La nouvelle serait réjouissante s'il n'y avait pas hélas, ces mises en garde des services de la direction du logement qui précisent qu'aucune assiette foncière réservée à ce genre de projet d'habitat, n'a été pour l'instant affectée à ces opérateurs plutôt « pressés ». On sait que dans le cadre du prochain plan quinquennal, le secteur a bénéficié d'une enveloppe financière de l'ordre de 117 milliards de DA pour la réalisation de 8000 logements LSP et 10 000 unités rurales en plus des 14 000 logements sociaux prévus pour cette période. Des sources proches de la direction du logement affirment que l'opération de délimitation et de distribution des terrains pour la réalisation de ces 8000 unités sociales annoncées dans le cadre du plan quinquennal n'a pas encore été finalisée. Une commission de wilaya a été constituée pour recenser les assiettes à travers les communes Oranaises. Des lots de terrain auraient été sélectionnés pour la concrétisation des projets d'habitat par des promoteurs étatiques et privés. Mais il se trouve que la direction concernée n'a pas encore donné le feu vert à la répartition finale des différentes assiettes retenues. Sans attendre l'aboutissement des procédures d'affectation des terrains, certains promoteurs immobiliers privés ont commencé depuis prés de trois mois à réceptionner les dossiers des demandeurs de logements ignorant toutes ces modalités. Et en dépit des mises en garde des services concernés, des citoyens continuent de déposer leurs dossiers auprès de certains opérateurs qui visiblement ne semblent nullement inquiétés par les mises en garde de l'administration. Ce qui soulève alors une question. Auraient-ils reçu de fermes assurances sur une décision d'affectation de terrain avant même l'aval de la commission de la wilaya ? Certains d'entre eux semblent même connaître la superficie et l'endroit précis de l'assiette qui leur sera probablement attribuée. Sinon, comment oseraient-ils s'engager dans la négociation des dossiers déposés? Des dossiers qui coûtent de l'argent, du temps et beaucoup d'efforts pour leur constitution. On indique par ailleurs, que pas moins de 30 opérateurs et promoteurs seraient en voie d'exclusion de ce créneau d'activité car certains font l'objet d'une plainte pour non respect des délais de livraison et des normes techniques en vigueur dans la construction et l'urbanisme. On apprend encore et toujours dans le même sillage que la direction du logement et des équipements publics DLEP, aurait entamé une opération d'assainissement devant aboutir à l'établissement d'une liste noire concernant les promoteurs en « infraction ». S'agissant des délais de réalisation ou des règles esthétiques et techniques, la DLEP devrait aussi songer à inclure dans sa liste noire bon nombre d'opérateurs publics défaillants dans ce domaine. Les observateurs avisés estiment à juste titre que cette « liste noire » de la promotion immobilière, ne résoudra en rien les carences et les paradoxes qui pèsent sur ces programmes de réalisation de logements par des privés.