Dans cet entretien accordé, jeudi 4 novembre au journal electonique TSA, El Hadi Khaldi, membre de la direction du FLN et ministre de la Formation professionnelle, explique les raisons du mouvement de redressement de l'ex-parti unique et ses objectifs. Il répond au secrétaire général du parti Abdelaziz Belkhadem sur la saisine de la commission de discipline pour sanctionner les animateurs du mouvement de redressement. Pourriez-vous nous expliquer les raisons qui sont à l'origine du mouvement de redressement que vous menez, avec d'autres cadres du parti ? Ce mouvement baptisé « redressement et authenticité » est une réponse à l'appel de détresse lancé par Les militants de la base, après les dérives enregistrées de la base jusqu'à la direction du parti. Abdelaziz Belkhdem, selon ses déclarations, s'est octroyé le droit d'enfreindre la loi et les règles du parti, et c'est ce qu'il a fait à plusieurs reprises. J'ai des preuves et des exemples concrets. Premièrement, le Comité central (CC) du parti est composé de 140 membres dont certains ne remplissent pas les conditions. Ils ont été invités au dernier congrès et se sont retrouvés membres du Comité central. Deuxièmement, les instances de base du parti, les kasmates et les mouhafadates n'ont pas connu de stabilité depuis que Belkhadem est devenu secrétaire général du parti. Troisièmement, de nouveaux concepts ont été introduits dans le discours politique du parti comme « aiguiser les épées et trancher les têtes ». Quatrièmement, le slogan du 9e congrès du parti a été importé du Soudan. Belkhadem a dit au président soudanais : « votre slogan m'a plu et je vais l'adopter comme slogan de notre congrès ». Cela ne s'est pas produit depuis l'indépendance du pays ! Est-ce que cela signifie que les cadres du parti sont incapables de trouver un slogan au congrès pour aller l'importer du Soudan ? Cinquièmement, le parti a adopté une nouvelle organisation calquée sur celle du parti au pouvoir en Egypte. Sixièmement, notons la désignation d'un responsable chargé des hommes d'affaires alors que le parti est ouvert à toutes les tranches de la société, sans exception, ni exclusion. Quelles sont les perspectives de votre mouvement et que comptez-vous faire à l'avenir ? Il est important que tout le monde comprenne que les initiateurs de ce mouvement ont agi sous la pression de la base militante qui demande de mettre fin aux agissements de la direction du parti. Tout a commencé lors des élections de renouvellement des instances du parti. Des militants ont été écartés. Les conservateurs ont choisi les bureaux et les secrétaires des kasmates sur la base du régionalisme restreint, du tribalisme et du loyalisme. Des critères qui ne sont pas conformes au règlement intérieur du parti. Aujourd'hui, nous lançons un défi à Belkhadem de nous fournir une seule kasma qui fonctionne correctement, qui ne connaît pas de problèmes ni de divisions. Les incidents qui s'étaient produits à Annaba, Oran, Ain Defla, Tlemcen, El Oued, Djelfa sont des preuves qu'il y a des problèmes dans les kasmates du parti. Nous posons une question simple à Belkhadem : peut-il visiter la kasma d'Oran ? Et est-ce qu'il peut nous dire ce que le mouhafad d'Oran lui a dit dans le salon d'honneur de l'aéroport d'Oran en présence des autorités locales ? Ce mouvement de redressement peut-il affecter le fonctionnement du gouvernement où vous siégez aux côtés de M. Belkhadem ? Non, le mouvement de redressement concerne le FLN. C'est une affaire interne au parti. Ma mésentente avec Belkhadem ne date pas d'aujourd'hui, mais de 2007. Selon la presse, la commission de discipline du parti a reçu votre dossier ainsi que celui de l'ex-ministre Mohamed Seghir Kara. Les dossiers de Bouhara et Goudjil n'ont pas été retenus. Quel est votre commentaire ? La commission de discipline doit d'abord commencer à traiter les dossiers de Belkhadem et Si Afif. Pour ce qui a été publié aujourd'hui dans le journal Echourouk sur la commission de discipline, ce sont les déclarations de Si Afif, qui est en réalité le véritable secrétaire général du parti. Ce comportement reflète l'anarchie qui règne actuellement au FLN. Les personnes qui parlent au nom du FLN sont nombreuses. Les porte-parole du parti aussi. Je cite Belayat, Belkhadem, Si Afef, Bougataya, Kassa qui est le porte-parole officiel. Maintenant, nous allons voir qui va passer devant la commission de discipline.