Le coordinateur du mouvement de redressement et de l'authenticité a déclaré que plus d'une trentaine de mouhafadhas parallèles ont été installées. Le mouvement de redressement se renforce. Il s'appuie, dans sa stratégie, sur la base pour s'attaquer à la direction. «Nous sommes en train de nous organiser au niveau de la base pour consolider notre action et attaquer la direction», a déclaré M.Mohamed Seghir Kara, coordinateur du mouvement de redressement et de l'authenticité. Joint par téléphone, le coordinateur assure qu'«il y a une grande adhésion des militants au mouvement». Des mouhafadhas parallèles ont été installées dans plus de trente wilayas. La dernière en date à rejoindre le mouvement est celle de Tiaret. «Des militants de Tiaret ont rallié le mouvement, ils ont même signé une pétition exigeant le départ de la direction actuelle, à sa tête M.Belkhadem», précise notre interlocuteur qui explique que la fronde prend du terrain. Voulant donner plus de crédit à ses propos, M.Kara ajoute: «Nous recevons régulièrement des listes signées des militants qui rejoignent le mouvement.» L'ancien ministre du Tourisme promet d'aller jusqu'au bout. «Nous n'allons pas faire marche arrière», a-t-il martelé pour signifier «le point de non-retour». Le mouvement refuse tout dialogue avec la direction actuelle et prépare l'offensive. «Nous avons des preuves sur les dépassements commis par la direction lors de l'opération de renouvellement des structures de base et du 9e congrès», soutient-il. A travers ces propos, M.Kara voulait répondre indirectement à la direction, qui réduit cette action à une simple agitation. La direction écarte l'existence de crise ou de malaise à l'intérieur de la maison FLN. Or, l'installation officielle du comité de redressement confirme que les dissensions existent et il ne s'agit en aucun cas de rumeurs. Sûr de lui et du soutien des poids lourds du parti, M.Kara explique que l'objectif est de ramener le parti au droit chemin et de le rendre à ses vrais militants. Des ministres, des députés et des anciens responsables du FLN sont derrière ce mouvement parmi eux Abdelkrim Abada, El Hadi Khaldi, Khoudri, Boukerzaza. Irrités par la gestion des affaires du parti et les événements qui ont émaillé l'opération de renouvellement des structures de base, les redresseurs sont montés au créneau. Ils reprochent à la direction actuelle de ne pas respecter le règlement intérieur du parti. Ce n'est pas tout. La composante du bureau politique ne plaît pas aux anciens militants du parti. La sortie médiatique du ministre de la Formation et de l'Enseignement professionnels et celle de l'ancien membre du secrétariat de l'instance exécutive du FLN respectivement MM. El Hadi Khaldi, et Salah Goudjil, l'illustrent clairement. Les deux responsables ont fait des déclarations fracassantes qui ont surpris l'opinion publique. M.Goudjil a qualifié M.Belkhadem de «dictateur» qui «refu-se le dialogue et l'avis contraire». «Belkhadem n'apprécie pas d'être contredit. Il n'accepte pas le dialogue et n'aime pas qu'on lui demande des comptes et des explications», a-t-il déclaré récemment dans un entretien au journal électronique «Tout sur l'Algérie (TSA)». De son côté, El-Hadi Khaldi continue à s'en prendre à la direction. «La commission de discipline doit d'abord commencer à traiter les dossiers de Belkhadem et Si Afif», a-t-il répondu au sujet de la transmission de son dossier à la commission de discipline. Le ministre incombe la responsabilité de l'anarchie que connaît le parti au niveau de la base au SG. «Les instances de base du parti, les kasmas et les mouhafadas n'ont pas connu de stabilité depuis que Belkhadem est secrétaire général du parti», a-t-il accusé. Selon les observateurs de la scène nationale, de tels propos n'excluent pas un éventuel scénario comme celui de 2004.