Le secrétaire général de la wilaya d'Oran avait convoqué, jeudi passé, le chef de la daïra d'Es-Sénia et le gérant de l'entreprise de travaux publics Bilal. Celui-ci s'était plaint auprès du wali contre le chef de la daïra de lui avoir retiré un marché. A l'issue de sa tournée de reconnaissance dans la daïra d'Es-Sénia, le wali avait organisé une rencontre avec les responsables locaux et des représentants de la société civile. A la sortie de la salle de réunion, le chef de l'entreprise meneur citée plus haut, s'est approché du wali pour accuser, ouvertement, et devant tous les présents, dont plusieurs journalistes, le chef de daïra de l'avoir écarté, en tant que soumissionnaire, au profit d'un autre entrepreneur plus disant pour la réalisation d'un projet d'aménagement à haï En-Nasr, relevant de cette daïra. Cela s'est passé mercredi dernier lors d'une réunion organisée à l'issue de la visite du nouveau wali qui a immédiatement réagi, demandant au chef de daïra présent de s'expliquer sur cette affaire qualifiée de « grave »par le chef de l'exécutif. Nullement inquiété, le chef de daïra a reconnu avoir effectivement écarté l'entreprise représentée par le plaignant. Devant l'assistance nombreuse, le wali a fait assumer son acte au chef de daïra, et demandé au secrétaire général de s'occuper de cette affaire. Le plaignant avait affirmé que son entreprise remplissait toutes les conditions exigées dans le cahier des charges et accusé le chef de daïra d'avoir agi en infraction avec le code du marché et a souhaité l'intervention du wali. En application des instructions du wali, le secrétaire général a reçu, dès le lendemain, les deux antagonistes pour les entendre séparément pour connaître tous les tenants et aboutissements de cette affaire et se faire une opinion. L'entrepreneur, qui s'est injustement évincé, a déclaré avoir déposé un recours, après avoir su qu'une entreprise concurrente de catégorie 2 avait été préférée à la sienne qui se situe à la catégorie 4. Selon le plaignant, l'entreprise qui a été retenue a été classée en quatrième position dans la liste des soumissions et ses prix étaient plus élevés que ceux de son entreprise. Un choix qui lui paraissait anormal, a-t-il souligné. Il a également déploré le fait que l'avis d'attribution provisoire du marché ne soit rendu public par voie de presse, et comme le prévoit la réglementation qui accorde un délai de 10 jours aux soumissionnaires non retenus d'introduire leurs recours, dans le cas où ils estimeraient avoir raison. Entendu à son tour, le chef de daïra a déclaré, selon nos sources, que cette entreprise avait été délibérément,écartée sans aucune entorse à la loi. Et que, conformément à une clause du cahier des charges élaboré par l'APC qui prévoit d'écarter automatiquement tout soumissionnaire en possession déjà de trois marchés ou plus, a-t-il précisé. Il a également déclaré que cette entreprise n'est pas ce qu'on pourrait appeler un exemple en matière de respect des délais. De plus, selon le même chef de daïra, cité par nos sources, l'entrepreneur ferait des offres apparemment très alléchantes, pour se rattraper dans les avenants. Ce qui le rend plus disant que ses concurrents. Le chef de daïra, très sûr de lui, note-t-on, affirme détenir les documents à même de prouver ses déclarations. Sur la base des déclarations des deux parties concernées, le secrétaire général devrait soumettre un rapport détaillé au wali qui va trancher. Une affaire à suivre probablement.