La petite localité de Beni-Niat, située à quelques kilomètres au Sud du chef-lieu de la commune d'Ouled Boughalem, à l'extrême Est de la wilaya de Mostaganem, a vécu la matinée d'hier au rythme de la protestation. La colère des habitants du douar, qui compte plus de 1200 habitants répartis sur 250 familles, est provoquée par le cadre de mal-vie qu'ils vivent depuis plusieurs décennies. Datant de l'ère coloniale, les manifestants réclament la réhabilitation de la route CW9 dont la chaussée est étroite et en état de dégradation très avancé. Ce tronçon routier, caractérisé par ses nids de poules qui ne finissent pas et qui connait un trafic routier intense puisqu'il relie les deux wilayas, Mostaganem et Chelef, a été le théâtre de plusieurs accidents mortels au niveau des agglomérations longeant la route. Les pistes pénétrantes au douar sont inexistantes ce qui rend l'accès au fond du douar un vrai calvaire. Les écoliers du douar parcourent, quotidiennement, 4 km le long de cette CW9 pour arriver à leur école sise au douar Ouled Hadj Larbi, 2 km au sud du douar. C'est la raison pour laquelle, les habitants demandent l'implantation d'une école primaire au niveau de leur localité pour une scolarité meilleure des 110 élèves que compte le douar. D'après les déclarations de certains manifestants, l'école est la revendication principale de leur action. Jugé insuffisant, Le transport scolaire des collégiens et des lycéens vers le chef-lieu de la commune est une autre galère, surtout pendant l'hiver où les conditions météorologiques ne sont guère clémentes. La localité de Beni-Niat est dépourvue de centre de santé et d'antenne administrative. Les structures, qui existaient par le passé, ont été transformées en caserne de la garde communale pour des raisons hautement sécuritaires puisque la région a souffert des affres du terrorisme vu sa proximité aux monts de la Dahra. Cette situation pénalise lourdement les malades de cette localité, obligés à se déplacer aux infrastructures sanitaires se trouvant au chef-lieu de la commune et de daïra pour des consultations et des simples pansements. Selon les affirmations d'un sage de la localité, Le projet d'AEP est à l'arrêt inexpliqué depuis quatre bonnes années. Face au problème d'approvisionnement en eau potable qui se pose avec acuité, les habitants sont contraints de s'approvisionner auprès des camions-citernes au prix fort (600 DA la citerne). Le réseau d'assainissement existant est défectueux et la fosse principale est constamment débordée par le flux des eaux usées ce qui a provoqué d'innombrables désagréments aux riverains. Connus par leurs activités artisanales depuis belle lurette, les habitants se plaignent des désagréments et des dommages causés par les interruptions à répétition du courant électrique. Approchés par nos soins, les jeunes demandent un terrain sportif de proximité pour améliorer leur cadre de vie. « Cette protestation est le fruit de la fuite en avant des services concernés à commencer par les élus locaux qui n'apparaissent que lors des élections. Face au dialogue des sourds, la rue demeure, malheureusement, le seul endroit pour s'exprimer librement » fulmina un quinquagénaire en colère. Face à une situation qui devient de plus en plus insupportable, les habitants de Béni-Niat lancent un appel de détresse aux autorités nouvellement installées (wali et chef de daïra) pour une éventuelle prise en charge de leurs doléances et leurs préoccupations majeures.