L'espoir semble enfin revenir chez les populations du Dahra, particulièrement celles des communes de la partie est de la wilaya : Nekmarya, Khadra, Aâchaâcha et Ouled Boughalem qui viennent d'exposer leurs problèmes au wali, dont c'est la troisième visite en l'espace de 3 mois. Accompagné d'une très forte délégation, le premier responsable a pris tout le temps de s'informer des contraintes qui plombent depuis des décennies les populations de cette région. Que ce soit au niveau des grandes agglomérations ou dans les moindres petites dechra, les habitants n'ont pas pris de gants pour dire leur colère. Ce sont les habitants du douar Touaïzia qui les premiers bloqueront la route devant le cortège. Situé à plus de 400 m d'altitude et dominant l'immense plan d'eau du barrage du Kramis, le douar relevant de Nekmarya n'offre que désolation. Le centre de santé inauguré en 1997 est fermé à la population. L'école mitoyenne est presque en ruine. Les écoliers n'ont pas droit à la cantine scolaire alors que les nantis des grandes villes s'offrent tous les jours fruits et laitages. Le retour à Nekmarya sera également ponctué par un sit-in des habitants, obligeant le wali à mettre pied à terre. Il en fera de même dans les douars d'Ouled Boughalem où les enfants doivent parcourir plusieurs kilomètres à pied pour rejoindre l'école. Démunie à l'extrême, la commune ne parvient pas à assurer le transport scolaire pour des centaines de jeunes habitant les zones éparses. Mais le clou de la visite sera incontestablement le parcours à travers les pistes poussiéreuses de Béni Zérara. L'un des plus grands douars de Aâchaâcha, qui en compte 70. C'est une population excédée qui arrêta le cortège sur le bord de la RN11 et qui invita le wali à parcourir plus de 2 km d'une piste entrecoupée de quelques bandes de macadam. Jeunes et vieux se relayeront pour expliquer au wali combien leur agglomération souffre de l'isolement. Face au maire, ce sont des habitants excédés qui crieront et déverseront leur courroux. Les habitants unanimes n'auront aucune peine à convaincre la délégation de l'urgence d'une réelle prise en charge.