« Quatre personnes dont deux femmes, âgées entre 32 et 53 ans, ont été placées par le procureur de la République près le tribunal de Bordj Bou-Arréridj sous mandat de dépôt pour répondre des chefs d'inculpation de création d'un lieu de débauche, prostitution, exploitation de la prostitution d'autrui et adultère. C'est le mari d'une des femmes qui a donné l'alerte. » Imaginons donc le mari alertant le commissaire : « Monsieur, ma femme est une pute pas soumise » Et comme nous sommes en avance en matière de pénal, nos juristes nous ont gratifiés d'un délit tout nouveau : exploitation de la prostitution d'autrui. C'est comme exploiter une ferme d'autrui. Ah, Hassi Messaoud ! Il n'y a pas que le pétrole qui coule à flot ! Là-bas, il y a autre chose. Un semblant de béchamel. Si les Américains s'intéressent à notre pétrole, les Nations Unies suivent de près l'affaire dite de Hassi Messaoud. Ainsi, cru pour cru, le machin de De Gaulle envoie une rapporteuse. Un gros mot ! « Lors de sa visite dans la wilaya de Hassi Messaoud, qui fut le théâtre d'incidents violents en 2001, éclatés suite à l'affaire liée aux femmes exerçant en tant que prostituées, la rapporteuse a enquêté sur ces incidents, suite à une lettre qu'elle avait reçue… La représentante de l'ONU a affirmé que toutes les compagnies exerçant dans le secteur pétrolier sont dotées de dortoirs consacrés pour les femmes qui y exercent, ajoutant que ces employeurs transmettent des rapports aux autorités compétentes dans le cas où l'une de ces femmes fait l'objet d'harcèlement sexuel. Par contre, elle a reconnu l'existence d'un phénomène de prostitution dans la ville de Hassi Messaoud. » Un phénomène ! Le Matin n'a pas honte. « Que se passe-t-il quand un wali zélé ferme un bordel de 60 femmes de joie ? Chaque fille ainsi jetée, crée son propre bordel clandestin sinon plusieurs. Une seule prostituée, interdite d'exercer légalement son métier, peut recruter de 10 à 100 nouvelles postulantes au plus vieux métier du monde. Nous avons des chiffres précis sur la question. Ils sont impubliables parce ça taperait la honte à l'Algérie ; disent-ils. La police a même découvert deux maisons closes très spéciales à l'Est et à l'Ouest du pays. Ces deux établissements clandestins s'adonnaient, chacun de son côté, au même commerce assez cocasse et qui n'existe nulle part au monde: Ils vendaient du plaisir de cuisses et fabriquaient concomitamment des bébés, pas des bébés éprouvettes mais des vrais bébés qu'ils écoulaient sur le marché local à cent mille dinars ‘‘pièce'' » « Des espaces ont été érigés sans normes et avec les entraides et la solidarité, ancrage de la société rurale, Ces lieux sont malheureusement occupés par une population généralement sans travail ou exerçant une activité de survie dans le secteur dit informel, et une vie caractérisée par des situations déviantes telles que vol, drogue, prostitution ou mendicité. Et dans la wilaya de Tlemcen, cette politique de débrouillardise pour se loger comme on peut et où on peut est toujours en vigueur. » C'est dit ! Fifi et Soussou se débrouillent bien, selon La Tribune. Elles bricolent. Elles se débauchent, flétrissent et s'avilissent par le trafic de charme dans une wilaya réputée par son trafic de haschisch. Et l'on titrait le phénomène par « L'urbanisation anarchique prend de l'ampleur faute de contrôle ». Tizi Ouzou. C'est signé Citoyen Ordinaire et c'est paru un Matin. « Lettre au chef de la police : vivre en paix et toute sécurité. » Quoi de plus anormal ? La paix à un citoyen ordinaire. Du jamais vu. Aïcha de Créteil aurait écrit un long lol et Zarga de Tam un gentil mdr, car on y appose des commentaires. La paix ! Non, merci. Et le citoyen ordinaire divagua et je le cite : « Chaque segment de cette pègre (drogue, racket, réseau, trafic d'influence, réseau de prostitution…) se prévaut de son appartenance au clan d'un tel ou tel officier supérieur ou homme politique pour pérenniser leurs abjectes besognes. Un tel constat me donne des frissons, mon frère, et je vois se dessiner à court terme la formation des escadrons de la mort » La paix sans putes que ça s'appelle. De mon temps, les frères des putes payaient cher leur outrecuidance de laisser trainer leurs frangines. Que le code pénal se prononce sur « l'utérinité » de la chose. Encore Tizi Ouzou avec le quotidien La Tribune et son « Ecoliers et voyous de quartier se mêlent à Tizi Ouzou » comme titre et il développe : « Dans les sphères autorisées et bien-pensantes, on accuse invariablement la délinquance, oubliant que celle-ci se nourrit elle-même du phénomène de la violence qui se mélange dans ses méandres aux fléaux de la drogue et de la prostitution, lesquels gagnent des terrains insoupçonnés en Kabylie. » Doit-on conclure que le plus vieux métier du monde commence à six ans en cours préparatoire ? Le quotidien Réflexion rapporte qu'il existe des solutions radicales au trafic de charme. « Tlemcen-Remchi : Quatre ans de prison pour avoir incendié un lieu de débauche. » Et de poursuivre : « Pour avoir commis un acte violent et prémédité les nommés TA, HM, AH, LA ont été condamnés à une peine de deux années d'emprisonnement par le tribunal de Remchi pour une affaire de vol suivie d'un incendie commis au sein au sein d'une habitation cédée à la débauche, localisée à El Koudia une cité située à l'entrée de la ville de Tlemcen. » On en voit à Tlemcen ! Et il rapporte encore du pur « Ni Pute ni Soumise » avec du détonnant : « Le mari acquitté par le tribunal d'Oran. Il brûle sa femme pour avoir refusé de coucher avec son ami. » Des danseuses de notre Ballet National viennent de demander refuge au Canada. Elles ne veulent plus de ce pays où une ballerine est considérée comme prostituée. En Russie, une journée fériée est consacrée à la Constitution. La Journée Nationale de la Constitution. Phénomène étrange, le musèlement en a fait la Journée Nationale de la Prostitution. Et depuis 26 ans, le monde contaminé par le « phénomène russe » fête le 2 juin de chaque année, la Journée Mondiale de la Prostitution.