Le réseau était composé de 14 personnes dont 7 filles. La phénomène de la prostitution ne cesse de prendre de l'ampleur dans les grandes villes et autres agglomérations. La compagnie territoriale de la Gendarmerie nationale de Zéralda, à l'ouest d'Alger, a démantelé, vendredi dernier, un réseau de prostitution au niveau de la localité de Mahelma, après avoir eu vent d'«un mouvement de va-et-vient inhabituel de jeunes filles de moeurs légères fréquentant assidûment un établissement privé constitué de plusieurs studios», selon le commandant de la compagnie de Zéralda, Maâlem Farès. Le groupe en question est composé de 14 personnes dont 7 jeunes filles. Interpellées le jour même, elles ont été présentées, dimanche dernier, devant le parquet de Koléa territorialement compétent. Ces derniers seront poursuivis pour les délits de prostitution et création de lieux de débauche. La perquisition de l'établissement «constitué de chambres de passe, a été effectuée par les gendarmes de la compagnie de Zéralda en coordination avec le parquet de Koléa», a indiqué le même responsable. Les mis en cause avaient loué des chambres dans cet établissement pour exercer au noir le plus vieux métier du monde. L'age des jeunes filles arrêtées et placées sous mandat de dépôt par le procureur de la République près le tribunal de Koléa, «varie entre 21 et 24 ans tandis que l'age des jeunes hommes se situe entre 24 et 30 ans», apprend-on encore. Les jeunes filles appréhendées sont originaires des wilaya de Relizane, Tipasa, Alger et Tizi Ouzou, ajoute le même responsable. Ce n'est pas la première fois que la Gendarmerie a eu à traiter ce genre d'affaires. Au cours de l'année 2008 pas moins «de 40 couples de prostitués ont été interpellés par la gendarmerie à Moretti et Palm Beach», rappelle notre interlocuteur. Toutefois, la pratique de la prostitution et la création de lieux de débauche ne cessent d'enregistrer une courbe ascendante, selon quelques observateurs. La misère et la détresse sociale seraient les principales causes contraignant nombre d'entre elles à vendre leurs charmes. Cependant, une autre forme de prostitution dite de luxe, s'est également développée chez nous, selon les mêmes observateurs. Aussi, il est de notoriété publique que nombreux sont les bars, les cabarets et les salons de thé utilisés de façon abusive dans le trafic du sexe. Selon l'avocate Ben Braham ayant effectué une enquête sur la pratique de la prostitution, «pour la seule ville d'Alger, elle a recensé 8000 maisons clandestines». C'est énorme, et face à ce fléau, la Justice ne peut rien faire car selon la même avocate, il y a l'absence de texte de loi interdisant la prostitution entre majeurs. Il y a une loi pénale pour le «racolage» sur la voie publique mais pas de loi sur la pratique de la prostitution, explique-t-elle. L'ampleur de ce phénomène dans les grandes villes est très importante, selon cette avocate. Son constat prête à l'inquiétude. Garages, carcasses de véhicules, gourbis, petits appartements, villas, hôtels de passe, en bordure de mer...sont autant de lieux utilisés pour la pratique de la prostitution, a-t-elle constaté. Ainsi, pour limiter ce phénomène, les juristes appellent à la criminalisation de la prostitution. Par ailleurs, une opération coup de poing appuyée par trois chiens pisteurs et détecteur, de drogue, menée par la même compagnie, à Staouéli avant-hier, s'est soldée par la récupération d'une quantité de 100 g de kif traité.