La semaine dernière, Paris a abrité un forum qui a regroupé les six pays formant le Conseil de coopération du Golfe (GCC) composé des Etats suivants : Qatar, Emirats Arabes Unis, Arabie Saoudite, Bahrein, Koweit et Oman et ce, dans le cadre d'un dialogue Euro-Arabe. L'objectif de cette rencontre avait pour unique but le moyen de contrecarrer l'Iran (pays frère) qui, selon les dirigeants de ces six pays, est devenu une menace dont ils voient en lui un voisin insondable en raison de la poursuite de sa politique nucléaire. Selon M. Abdulkhalek Abdullah, professeur en sciences politiques, « Même s'il n'est pas notre ennemi, l'Iran est un voisin difficile et opaque. (…) C'est d'ailleurs sa politique qui précipite l'ensemble des pays du Golfe dans les bras des Américains », a-t-il laissé entendre. Ceci dit, en se rencontrant à Paris les dirigeants des six pays sus cités ont voulu faire entendre leurs propositions aux européens quant à la préservation de la sécurité politique et la prospérité économique de leurs pays respectifs. Ces mêmes dirigeants n'ont jamais caché leur désire de frapper l'Iran combien même ceux-ci savent que dans la région il y a un autre pays beaucoup plus dangereux que l'Iran, à savoir Israël. Qui donc des deux pays, dans la région, est-il le plus dangereux ? Face à cette proposition M. Hervé de Charrette, ancien ministre français des Affaires étrangères, s'était montré beaucoup plus sage, en disant carrément Non. « Il est plus que vital de régler le problème du programme nucléaire iranien par le biais de la diplomatie », devait-il souligner. Et d'ajouter : « Une attaque armée comme celle qui a eu contre l'Irak précipitera toute la région dans un chaos qui touchera toute la région du Grand et Moyen Orient. Et personne ne sortira gagnant… » M. de Charrette est conscient de » la gravité de la situation et avant de se prononcer il a dû peser ses mots. A ce propos, il a pensé aux Palestiniens quand il a dit : « mais aussi trouver une solution rapide au conflit israélo-palestinien ». Là-dessus, M. Hervé Morin, ancien ministre français de la Défense l'a rejoint. La clé de voûte dans cette région c'est Israël. Aujourd'hui, même si, aux yeux de certains politiciens occidentaux et américains, l'Iran est devenu une menace, d'aucun n'est pour une frappe militaire, à part les dirigeants des pays du Golfe qui ont beaucoup plus peur pour leurs fauteuils que pour la sécurité de leurs populations. Le dialogue, quand il est fondé, peut amener à la raison. Et c'est ce vers quoi tentent d'aboutir certains dirigeants européens lucides. Une leçon que les dirigeants des pays du Golfe devraient retenir.