Après la Sonelgaz, c'est la société de l'eau et de l'assainissement d'Oran (SEOR) qui se trouve confrontée aux branchements illicites pratiqués sur le réseau AEP, à l'origine de pertes importantes qui s'ajoutent aux factures impayées. De sources proches de cette entreprise, on avance le chiffre de quelque 200 piquages illicites constatés lors des opérations de rénovation des conduites et de remplacement de compteurs volumétriques. Les piquages illicites ont toujours été pratiqués, mais en nombre très réduit et par des habitants de certaines localités non connectées au réseau de distribution. Ce qui n'est, malheureusement plus le cas, puisque le phénomène s'est étendu aux habitants des quartiers d'Oran, notamment ceux de la fameuse rue Larbi Ben M'hidi, qui abrite de nombreux commerces de luxe et des familles huppées aux revenus substantiels. D'autres cas de vols d'eau potable, ont été découverts dans les quartiers de l'USTO, de Gambetta, etc. au cours du renouvellement de la conduite vétuste. Désormais, et au grand étonnement de tous, les piquages illicites ne sont plus l'apanage des bidonvilles ou des habitants de bourgades déshéritées, ce qui est inexcusable, mais pouvait être compris. Cette pratique s'est étendue, selon nos sources, à des foyers situés donc en plein centre ville d'Oran, occupés par des familles au revenu appréciable leur permettant de faire face aux factures de l'énergie et de l'eau potable. On évoque même un cas où le branchement illicite aurait été pratiqué en parallèle avec une connexion des plus régulières, mais l'abonné n'utilisait qu'une faible quantité d'eau potable passant par le compteur, de manière à réduire sa consommation au strict minimum pour ne payer qu'un montant symbolique. Les travaux de rénovation et de changement de compteurs d'eau visant l'amélioration de l'alimentation des abonnés, ont eu l'autre avantage qui est celui de la découverte de toutes ces anomalies. La SEOR a donc décidé de saisir la justice dans une plainte mettant en cause plus de 200 individus pour branchement illicite et détérioration des conduites d'alimentation pirates, sans parler des déperditions d'eau potable provoquées par les fuites estimées à 40% des 260.000 mètres cubes d'eau potable envoyés quotidiennement dans le réseau. Les connexions illicites, souvent réalisées par des personnes, sans conscience, qui ne prennent aucune des précautions d'usage qui sont de règle chez les agents expérimentés de la société. Selon un responsable de cette entreprise, des riverains devraient également se constituer partie civile contre ces actes de piratage, pour avoir été privés d'eau potable, ou ayant subi des problèmes liés au débit qui a été réduit lorsque les piquages sont pratiqués de manière à priver les abonnés qui, eux s'acquittent normalement de leurs redevances.