Le temps des grandes manœuvres politiques du RCD et ses acolytes présumés « société civile et droit de l'homme » est parti. L'Algérie, n'est pas la Tunisie, ni l'Egypte. Alors, faisons en sorte pour que cela reste. Ne nous laissons pas distancer par les évènements. Prenons l'initiative tant que la balle est encore dans notre camp. La sortie médiatique de Hocine Aït Ahmed résonne comme une sorte de coup de starter pour des manœuvres plus importantes, et moins infantiles, que l'avaient été celles de cette coordination prise en otage par le RCD, et dont le but suprême était de faire basculer l'Algérie dans le chaos. Les pouvoirs publics algériens, par la voix de ses plus hauts responsables, dont Bouteflika lui-même cité hier par Raffarin sur les ondes d'Europe 1, admettent qu'il existe des problèmes. Loin d'être à caractère strictement social, comme s'étaient plus à le décréter certains ministres du gouvernement Ouyahia, ces problèmes revêtent également des besoins politiques et de promotion des libertés collectives et individuelles. Preuve en est que les toutes premières réponses des pouvoirs publics, toutefois insuffisantes, avaient été politiques, puisqu'elles avaient consisté à annoncer l'imminente levée de l'état d'urgence, ainsi que l'ouverture des médias publics à l'opposition. Si pour la première décision il semble que celle-ci sera effective avant la fin de ce mois, sans que l'on sache encore quel en sera l'effet sur le vécu quotidien des citoyens, force est de constater que la télévision nationale, et même la radio et la presse écrite publique traînent encore la patte s'agissant de leur ouverture à l'opposition.Sinon, comment expliquer que la très importante lettre de Abdelhamid Mehri, appelée à ne pas s'en arrêter là pour tout observateur averti de la scène politique nationale, n'ait fait l'objet d'aucun entrefilet au sein de l'ensemble de ces médias. Il était normal, dès lors, que la spectaculaire lettre de soutien d'Aït Ahmed au document adressé au Président Bouteflika par l'ancien secrétaire général du FLN fit l'objet du même traitement. Mais, là n'est pas le propos. Car, les habitudes étant ce qu'elles sont, il est évident que la télévision nationale aura besoin de beaucoup de temps, et de pas mal de sang neuf, avant de pouvoir s'accommoder avec son rôle de service public, qui n'a pas à juger de ce qui est « bon » ou « mauvais » à montrer au public, mais simplement de le tenir informé de tout, en lui laissant le soin d'en tirer les conclusions qu'il souhaite. Cela éviterait, au reste, que l'écrasante majorité des citoyens, en ce moment, ont les yeux rivés sur Al Jazeera, Al Arabiya et certaines chaînes françaises, dédaignant avec mépris notre unique chaîne de télévision. Aujourd'hui, alors que l'Algérie en est à une phase charnière de son histoire, et qu'il est encore trop tôt pour dire que les mouvements de révolte à l'entour l'épargneront, tant la colère citoyenne demeure grande, les pouvoirs publics gagneraient certainement à se pencher sérieusement sinon sur l'initiative de Mehri qu'Aït Ahmed vient de soutenir, du moins sur un dialogue franc avec l'opposition crédible ainsi que les véritables représentants de la société civile. La CNCD se scinde en deux La Coordination nationale pour le changement et la démocratie (CNCD) s'est réunie ce mardi 22 février pour la première fois depuis l'échec de la marche de samedi dernier. Principale décision annoncée : la CNCD s'est scindée en deux parties. La première est composée de partis politiques et la seconde de la LADDH, de syndicats autonomes et de mouvements de la société civile.Comme nous l'annoncions hier, La LADDH, les syndicats et les associations ont demandé aux partis politiques de se retirer de la CNCD et de laisser les organisations de la société civile travailler avec la population. Les partis politiques dont le RCD ont refusé de partir. Les deux parties ont tenu deux points de presse séparés. Les partis politiques ont décidé de maintenir le principe d'une marche à Alger tous les samedis au départ de la Place Martyrs jusqu'à la Place du 1er Mai. Le CLA, le Snapap, le Satef et la LADDH ont décidé de ne pas s'associer à cette démarche. Ils ne participeront pas aux marches. La CNCD d'Oran pour une marche le 5 mars prochain La Coordination nationale pour le changement et la démocratie (CNCD) d'Oran appelle à l'organisation d'une marche pacifique le 5 mars prochain. La décision a été prise à l'unanimité, lundi 21 février dans la soirée, à l'issue des travaux de la réunion des membres de la CNCD d'Oran. La CNCD a proposé un itinéraire pour la marche : elle partira de la place du 1er Novembre (ex Place d'Armes) pour aboutir au siège de la wilaya d'Oran, en passant par le Boulevard Emir Abdelkader, la Rue Larbi Ben M'Hidi et l'avenue Mouloud Feraoun. « Les préparatifs vont bon train », soutiennent, ce mardi matin, les animateurs.En attendant la marche, la CNCD d'Oran compte convaincre un maximum de citoyens de rejoindre ses rangs. A cet effet, il est prévu pour les 24, 25 et 26 février, la tenue de rencontres avec les étudiants, les travailleurs au niveau des différents secteurs d'activités et les citoyens dans leurs quartiers. En dépit de la répression et des intimidations des services de sécurité, les partisans du changement et de la démocratie continuent à se mobiliser autour de la CNCD à Oran.