Le ministre de la Jeunesse et des Sports, Yahia Guidoum, a appelé hier à Sétif à la « patience des jeunes Algériens et à leur soutien pour vaincre la mafia du sport qui sévit en Algérie ». Dans l'un des amphithéâtres de la nouvelle université d'El-Bez, en présence des membres de la glorieuse équipe du FLN, des anciens internationaux de l'EN de football des années quatre-vingt et de plusieurs centaines d'étudiants, Guidoum, abordant la question du football en Algérie, a fustigé « tous ceux qui profitent des attentes de la jeunesse pour bâtir des palais », ainsi que « ceux qui, à partir des salons de la capitale, s'imaginent détenir le monopole de la gestion du football en utilisant le burnous Blatter ». Le ministre de la Jeunesse et des Sports a illustré ses propos en évoquant « les tractations de fin de saison, les matches truqués et les basses combines qui permettent aux prédateurs de s'enrichir sur le dos des jeunes Algériens ». Guidoum s'est également engagé à partir de la capitale des hauts plateaux où il s'était déplacé dans le cadre du jubilé de Abdelhamid Kermali, à « bâtir, dans un délai de quatre ans, une grande équipe nationale de football ». Une équipe, a-t-il dit, « et j'en fais le serment devant vous, de la même envergure sportive que la glorieuse formation du FLN et de l'équipe nationale de 1982, ici présentes ». Guidoum a garanti que ses propos n'avaient rien de « politique » même s'il s'est déclaré « comptable devant le Président de la République, du plan de relance du sport en Algérie ». La tâche pour laquelle s'est engagé le ministre de la Jeunesse et des Sports ne sera évidemment pas une simple sinécure, surtout si l'on considère les intérêts en jeu. Le ton résolu qu'il a employé a toutefois laissé apparaître une volonté inébranlable de moraliser le sport en général et le football en particulier. Il aura toutefois besoin, pour espérer y parvenir, du soutien de tout un chacun. Yahia Guidoum en est parfaitement conscient et c'est pourquoi il a solennellement sollicité « l'aide de tous les Algériens ». Adel Mahmane