Le procureur général et le président de la cour de Sétif ont animé, hier, une conférence de presse. Mettant à profit ce premier rendez-vous avec les représentants de la presse nationale, qui ont fort apprécié la démarche des nouveaux responsables de la deuxième cour du pays, ayant, faut-il le rappeler, négligé ces dernières années le volet « communication », ils n'ont laissé aucun point en suspens. Les deux magistrats ont promis de tout faire afin d'établir de nouvelles relations avec la presse, considérée par les conférenciers comme un partenaire en mesure de contribuer au rapprochement de la justice du citoyen. Avant d'aborder différents sujets et affaires qui ont défrayé l'actualité locale ces derniers jours, les intervenants ont mis l'accent sur le programme relatif aux droits de l'homme. Un cycle de communications thématiques englobera les différents aspects d'une question, le socle de toute démocratie. Les droits du prévenu lors de l'instruction, la protection des droits de l'homme dans la législation algérienne ; les droits de l'homme et les conventions internationales ; la protection des suspects lors de l'enquête préliminaire sont les principaux axes des conférences initiées à l'occasion. Cette opportunité a permis aux présents d'aborder les questions de l'heure. Et pour lever toute équivoque à propos des gros dossiers inhérents aux détournement et dilapidation des biens publics, qui éclaboussent certaines institutions et entreprises publique des hauts plateaux sétifiens, les magistrats précisent : « Les affaires en cours d'instruction au niveau de la cour de Sétif sont traitées avec minutie, car on n'a pas le droit de juger ou de condamner les cadres et les gestionnaires algériens sur de simples lettres anonymes. Pour que le dossier soit bien ficelé, une étude poussée et complète, à la fois, est indispensable. » La réponse des magistrats démontre que les différentes affaires rapportées par la presse sont passées au peigne fin. Au volet des infrastructures, la wilaya de Sétif sera prochainement dotée d'un nouveau tribunal, de trois nouvelles maisons d'arrêt (Aïn Oulmène, El Eulma et Aïn Azel) aux normes internationales. « N'étant pas une école du crime, la prison est un atelier de formation préparant le prisonnier à sa réinsertion. L'infrastructure de Aïn Azel s'étalera sur une superficie de 10 ha, dont une partie sera réservée aux chantiers extérieurs. Des détenus accompliront prochainement des travaux d'intérêt général. Une convention sera à cet effet paraphée avec l'APC de Sétif. Le travail effectué par le pensionnaire sera rémunéré », diront les juristes, non sans souligner que les mandats d'arrêt sont informatisés. La permission pour bonne conduite et la liberté conditionnelle sont les autres axes de la réforme de la justice, faisant de I'informatisation de ses structures son autre cheval de bataille. Kamel Beniaïche