La maxime « Nul n'est prophète en son pays » sied parfaitement au cinéaste et cinéphile indépendant, Ahmed Zir, bardé de distinctions, glanées aux USA, Venezuela, Espagne et ailleurs. Fort d'une expérience et d'un savoir-faire de plus de 28 années, l'enfant d'El Eulma, qui manie à merveille le court métrage en super 8, parle, sans langue de bois, comme le font les grands, de sa vision du 7e art… Pouvez-vous nous parler de votre dernier déplacement à la Réunion ? Cette virée rentrait dans le cadre de la participation au festival international du long et court métrage, intitulé : « L'Afrique et les Iles ». Au cours de cette manifestation, qui s'est tenue du 3 au 14 octobre 2007, j'ai concouru avec une rétrospective d'une quinzaine de films, dont Apocalypse Tomorrow , Après les moissons, Illusions, Seuls les oiseaux , Cuicul, ainsi que mon dernier film Cessez-le-feu , qui relate l'histoire d'un jeune berger qui veut décrypter un message annonçant la fin de la guerre. Parlez-nous de la réaction du public et du jury vis-à-vis de vos œuvres ? Etant le seul Algérien à prendre part à un tel rendez-vous, réservé aux professionnels, j'estime en toute modestie que le pays a été bien représenté, sachant que cette participation a été ponctuée par une distinction et des félicitations du maire, qui n'a pas manqué de souligner : « Grâce à vous nous allons garder en mémoire, et pour longtemps, les belles images d'Algérie ». Les œuvres projetées dans les lycées ont été très bien accueillies. Pourquoi, selon vous, le court métrage, le super 8 notamment, n'est pas très connu par un large public ? De nombreux courts métrages de qualité souffrent de la sous-médiatisation. Pour véhiculer et imposer nos positions dans un monde dominé par la technologie de la communication, le court métrage est, à mon sens, l'outil idoine et le plus accessible. Il a donc droit à plus d'égards. Que faut-il faire pour relancer l'activité cinématographique à Sétif ? L'ouverture, dans un premier temps, d'une salle à Sétif et une autre à El Eulma, fera plaisir aux cinéphiles, nombreux aux quatre coins des Hauts-Plateaux sétifiens. La restauration et sa transformation en mini-village culturel de la vieille ferme, située non loin du 2e pôle universitaire d'El Bez, donneront un grand coup de fouet au 7e art. L'organisation d'un festival, comme c'est le cas pour Djemila, rehaussera l'image de la wilaya, qui ne manque ni de potentialités ni de moyens. La multiplication des rencontres avec des cinéastes, qu'on invitera avec leurs films, sera la meilleure diffusion de la culture cinématographique. Quels sont vos projets futurs ? Un court métrage retraçant le quotidien d'un jeune, ainsi qu'une série de films de 6 à 13 minutes, qu'on doit tourner à Sétif, demeurent, faute d'un financement, en stand-by. Quelles sont vos sources d'inspiration ? Les randonnées et les gens que je rencontre m'inspirent quotidiennement.