Sétif accueillera la 8e édition du festival du film amazigh, devant se dérouler entre le 9 et le 13 janvier 2008. Cette édition du festival à caractère itinérant vise à présenter une production nationale et internationale sous un angle culturel et sociologique, et à promouvoir le cinéma de langue amazighe à travers l'Algérie et le monde. L'antique Sitifis aura l'honneur de vivre au rythme du nouveaux dans ce festival : trois catégories de compétition mettront du sel à l'édition 2008 ; la première opposera des professionnels célèbres d'Algérie et du Maroc, dont les réalisations datent de 2007, et qui présenteront des films en 35 mm, en diverses variantes de langues amazighes, notamment kabyle, chaoui, tamachaqt, tachelhit et tarifi. « Clap asaru », la 2e catégorie, sera celle du substrat culturel et civilisationnel au lieu du critère linguistique. La 3e sera celle des jeunes auteurs qui sont un réservoir potentiel pour le cinéma amazigh et sa finalité. Un concours du meilleur scénario sera une autre nouveauté du festival qui bénéficie d'un budget de 7 millions de dinars du ministère de la culture. Une belle brochette de réalisateurs jouteront pour l'Olivier d'or, trophée du festival, avec pas moins de 23 œuvres, sous-titrées en arabe et en français, dont on peut citer les Algériens Amor Hakkar avec son film La maison jaune, Ali MouzaouiMimezrane, Djamel Bendedouche Arezki l'indigène, Belmokhtar Rabiea D'un conte à l'autre, Nadia Zouaoui Le voyage de Nadia, et les Marocains Yassine Fennane Squelette, Hichem Ayouch Les arêtes du cœur, Ahmed Bidou Les poupées en roseaux, pour la fiction. En ce qui concerne le film documentaire, on verra concourir Mokrane Aït Saâda Syfax, Salim Aggar ça tourne à Alger, Ramdan Iftin et Sami Allam Hnifa et Amokrane Mohamed Mariche Dix ans déjà. Le comité de sélection a visionné plus de 64 films. Le jury sera présidé par Belkacem Hadjadj, auteur de Macchaho, il sera composé de Jean-Jacques Bernard, critique cinéma, Aïdouni Hamid, Denise Brahimi, critique et essayiste, Ouahmi Ould Braham, éditeur, Jean-Luc Bidot et Djilali Biskri, spécialistes du 3D. En plus du film amazigh, le festival nous permettra de jeter un œil sur les cinémas suisse et marocain ; « Regard sur le cinéma suisse » et « Panorama des cinémas du Maroc » seront les portes ouvertes sur le cinéma du Nord et celui du Sud avec les sensibilités et les spécificités de chacun. Des tables rondes seront consacrées à chacun de ces cinémas. Les spécialistes helvétiques que sont Jean-Luc Bideau, André Gazut, Jacques Pouss, Véronique Bonnet apporteront leurs lumières aux cinéphiles algériens, de même que les marocains dont le cinéma de qualité a beaucoup évolué, le festival du film amazigh Issni N'ourgh en est la preuve. Un colloque scientifique, au thème « Image, imaginaire et Histoire », sera l'occasion de revisiter les événements du 8 mai 1945. Des conférenciers tels Ali Haroun (Algérie), Gilles Manceron (France) Crowley (Irlande)… animeront des débats sur le sujet. N'oublions pas de signaler les soirées festives qui égayeront Sétif les soirs de l'ouverture et de clôture du festival qui marqueront le retour du chanteur Takfarinas, et aussi celle de la nuit du 11 janvier en célébration de Yennayer, fête commune à toutes les régions d'Algérie dans sa diversité. En ouverture sera projeté Ayrouwen de Brahim Tsaki. En marge du festival, un stage de formation réunira 56 jeunes qui seront initiés aux métiers du cinéma, techniques du montage, du son… Des ciné-bus sillonneront les 60 communes de la wilaya de Sétif pour projeter les films présentés à l'édition 2008 du film amazigh.