"Cinéma" Ce festival devrait inciter à une meilleure prise en charge de la dimension amazighe par le son et l?image. La 4e édition du festival du film amazigh sera au rendez-vous cette année, au mois d?octobre, dans la ville d?Annaba. Placé sous le thème «Amazigh à l?écran», le festival trace comme premier objectif la promotion de la langue et de la culture amazighes, et la réhabilitation de l?identité amazighe sur tout le territoire national, d?où la particularité de la ligne éditoriale du festival : un festival itinérant. L?autre objectif du festival du film amazigh consiste à déclencher, selon El-Hachemi Assad, directeur de la promotion culturelle au sein du Haut commissariat à l?amazighité, une dynamique ainsi qu?une stratégie consistant à encourager la production de films amazighs. L?idée de tenir un festival du film amazigh a germé dans l?esprit des organisateurs avec la naissance du premier film amazigh (La Colline oubliée en 1992). La première édition s?est tenue en 1999 à Alger, à la cinémathèque. Trois axes ont été tracés : d?abord des projections-débats des films existants, y compris les archives des films de l?époque coloniale. Ensuite, des exposés pour des projets de films. Et enfin des expositions-démonstrations des coopératives audiovisuelles exerçant dans le pays et dans le domaine du cinéma. Le festival cherche à créer un cadre d?échange entre l?ensemble des intervenants du 7e art algérien, et comme résultat une totale réussite, puisque le public qui a déserté les salles de spectacle a aussitôt renoué avec le cinéma. «À l?occasion des journées du film amazigh, la cinémathèque n?a pas drainé autant de foule que dans les années 1970», déclare Boudjemaâ Karèche, directeur du musée du cinéma. «Le résultat nous a encouragés à reprendre l?initiative, à reformuler l?intitulé de la manifestation, et ce ne sont plus les journées nationales du film amazigh mais il s?agira désormais d?un festival», précise El-Hachemi Assad. La deuxième édition du festival du film amazigh, placée sous le générique Azeddine Meddour, s?est tenue à Tizi-Ouzou, à la Maison de la culture Mouloud-Mammeri. Cette année-là, il a fallu présenter une nouvelle production cinématographique, car il y a eu une politique de soutien financier aux projets de films. Lors de ce festival, la famille du cinéma a débattu des perspectives d?un art souffrant d?une léthargie et d?une absence d?une politique institutionnelle ?uvrant à soutenir le 7e art. Lors du dernier festival, celui d?Oran, l?on est passé du stade du simple fait de présentation à celui de la compétition. Pour le prochain festival, celui qui se déroulera à Annaba, la compétition sera plus rigoureuse, à savoir l?exigence de la qualité de l??uvre. En outre, l?originalité de cette nouvelle édition du festival du film amazigh est la création de deux ateliers : le premier est consacré au montage de scénarios, le second à la traduction. Autre particularité du festival de Annaba, c?est qu?il y a une participation du film amazigh marocain, malien et nigérien. Les films présentés au festival doivent traiter de thèmes différents en respectant la diversité culturelle amazighe dans son historicité et sa modernité. Ce festival devrait inciter à une meilleure prise en charge de la dimension amazighe par le son et l?image, et son intégration dans la grille des programmes des chaînes télévisées nationales. À rappeler qu?une synthèse des trois derniers festivals du film amazigh, ceux d?Alger, de Tizi Ouzou et d?Oran, sera présentée au mois d?octobre à Paris( France), dans le cadre de Djazaïr 2003, une Année de l?Algérie en France.