Hier, à son 2ème jour, le mouvement de contestation décidé par la Coordination nationale des travailleurs de la fonction publique qui compte pas moins de 12 syndicats autonomes, a pris de l'ampleur comparativement au 1er jour du débrayage. C'est ainsi que la journée s'est caractérisée par une mobilisation massive avec le ralliement des hésitants au lancement de la grève de 3 jours, tant au niveau de l'université que dans les secteurs de l'éducation et de la santé. Même si la déclaration officielle de la direction de l'éducation annonce un taux de suivi de 10%, hier dans la matinée les alentours des établissements scolaires grouillaient d'élèves et les portails se sont vite refermés après 8 heures. Le représentant de l'UNPEF a annoncé le chiffre officiel de 87,86% de suivi tout en restant à l'écoute des régions éloignées de la wilaya, car, selon lui, ce taux est appelé à dépasser les 90%. Seuls les enseignants des lycées du camp du CNAPEST n'ont pas débrayé, mais il convient de souligner quand même que la grève des 24, 25 et 26 février, décidée par la Coordination nationale de la fonction publique, a permis de mettre en évidence les capacités de mobilisation de l'UNPEF. Selon le syndicat autonome, dont l'ancrage au niveau des écoles primaires et des CEM n'est plus à démontrer, l'objectif reste le ralliement du personnel de l'administration à l'avenir. Une première action a vu le jour à l'occasion de la grève par le biais d'un communiqué officiel émanant de la Coordination des directeurs du moyen nouvellement créée et affiliée à l'UNPEF, qui fait état des revendications socioprofessionnelles du personnel administratif longtemps confondu avec celui de la direction de l'éducation et par là-même considéré comme prémuni contre toute activité syndicale, car soumis aux instructions de la tutelle. Les 4 syndicats des hospitalo-universitaires, pour leur part, constitués en fédération et réunis hier en AG au niveau de la fac de médecine, ont évalué positivement leur mouvement de contestation. Selon les informations recueillies, le taux de suivi avoisinerait les 90%. Si la faculté de médecine a été paralysée, le CHU et les centres hospitaliers ont assuré le service minimum, pour les cas des admissions et des soins. Selon le professeur Soualili, le ralliement des non-grévistes hier au mouvement de protestation a été motivé d'abord par un large travail de sensibilisation au cours de l'AG tenue au premier jour. C'est la décision du ministère de la Santé notifiant l'illégalité de la grève qui a été pour beaucoup dans la grogne du personnel de la santé. « C'est au ministère de la Justice de notifier l'illégalité de la grève, et non au ministère de la Santé », s'insurge le représentant syndical de Sétif. Avant de qualifier le débrayage de « manifestation dans l'intelligence et de mobilisation afin de prémunir les générations futures des problèmes du secteur de la santé en Algérie ». Un point qui est souvent revenu au cours de l'AG d'hier, où c'est le statut des praticiens, des spécialistes et professeurs qui a été soulevé. « La fuite de nos spécialistes est orientée de nos jours vers l'Afrique et la Tunisie », a-t-on réitéré devant une assistance tout acquise. Au niveau de l'université Ferhat Abbas, la grève soutenue par le CNES a été alimentée par le débrayage de l'UGEL. En effet, le mouvement estudiantin a imprégné une force à la contestation des enseignants en contribuant à la paralysie du campus universitaire. Selon le responsable du bureau local du CNES, le taux de suivi a atteint largement les quelque 90% hier. Enfin, la journée d'aujourd'hui est réservée à la tenue des AG afin, dit-on, de dresser le bilan de la mobilisation et aussi de faire le point sur la réaction des pouvoirs publics.