ombre de villages de Aïn Kebira, commune en nord de la wilaya de Sétif, continuent de subir l'isolement et l'enclavement absolus, et ce à cause de l'absence de la moindre commodité et surtout de la dégradation du mode de vie. Ce qui a poussé à l'exode, vers les grandes villes, la plupart des habitants de la région, à l'exemple des villageois de Bourguézene, Ouled Si Kacem, Ouled Khelad et Lhoumeur. Il faut signaler que malgré la proximité du chef-lieu de la commune, les habitants usent encore de moyens rudimentaires, voire primitifs, contraints de transporter l'eau à dos de mulets et d'ânes. Devant la gravité de la situation, la vie est devenue quasiment impossible dans ces hameaux oubliés des responsables locaux, qui avaient pourtant promis, lors de nombreuses occasions, de trouver des solutions, surtout concernant le déficit en eau potable. Seulement, la concrétisation, de ces vœux (pieux) tarde à se faire. Dans un mémo, signé par l'association El Amel du regroupement rural, principal représentant de ces hameaux et adressé au ministre des Ressources hydriques, les plaignants demandent l'intervention immédiate du membre du gouvernement. Après l'échec de toutes les tentatives de régler le problème au niveau local, les habitants décident de s'adresser plus haut. Selon ces derniers, le P/APC de Aïn Kebira, au fait de ce calvaire qu'ils endurent, leur aurait fait des promesses, il y a une année, lors d'une certaine campagne électorale. Le plus étrange dans cette affaire est que tous les foyers de ces agglomérations ont été raccordés au réseau d'AEP en 1997, projet qui a coûté un fonds consistant à la municipalité. Seulement, les robinets qui font, depuis, office d'objets de décoration, n'ont pas vu couler une seule goutte de ce précieux liquide.Ceci serait dû, selon ces mêmes citoyens, au manque de contrôle et de suivi technique de l'entreprise réalisatrice. Les tentatives des rédacteurs de la plainte, dont nous avons reçu une copie, d'entrer en contact avec le chef de daïra de Aïn Kebira et le wali de Sétif ont été vaines. Pour ce dernier, différentes démarches durant les mois de juin à août derniers, n'ont pas permis de le rencontrer. Un doigt accusateur est pointé en direction du représentant de l'hydraulique de Aïn Kebira, également informé de la situation, et qui ne bouge pas le petit doigt pour mettre un terme à l'enfer que vivent ces Algériens de seconde zone. En attendant de voir, un jour, l'eau couler de leurs robinets, les habitants de Bourguézene, Ouled Khelad, Ouled Si Kacem, continuent, avec « humour » de compter sur les ânes et les mulets pour s'approvisionner en eau.