out le monde s'accorde à dire, l'histoire récente le corrobore ; que la ville de Sétif était ceinturée par un nombre important de portes. Le mur d'enceinte qui aurait été édifié sinon fortifié par l'armée coloniale sur les vestiges de la muraille byzantine comportait 4 portes, celle d'Alger, de Biskra, de Constantine et de Bejaia. Cependant une nouvelle porte avait été réalisée par la suite à l'extrémité est des deux lycées actuels Mohamed Kérouani et Malika Gaid. On l'appelait "bab djid". Nouvelle porte. La tradition orale, à défaut d'histoire expresse ou d'édits à portée de main, affirme que toutes les portes de Sétif auraient été démolies, autrement dit, démantelées pour permettre aux engins très lourds et encombrants des forces alliées engagées dans la seconde guerre mondiale de s'offrir une pénétration urbaine facile et aisée. Les détails de telles circonstances sont à laisser au traitement et analyse d'historiens et de spécialistes en la matière. Notons cependant qu'il ressort de quelques textes épars traitant du sujet, que ces accès, entrées principales de la ville seraient érigés au courant de l'année 1872. Date à laquelle Sétif commença à connaître un début d'urbanisation. Seule la porte dite de Bejaia, du moins l'ouvrage double arc voûté en pierres qui la cadrait et qui se nommerait en fait selon plusieurs sources. « Porte de Napoléon » existe encore à l'entrée sud du parc d'attraction. Notre objectif à nous est de dire que ces œuvres contenaient en tant que telles des portes à double battants constituées de bois dur et assorties d'une ferronnerie serrurière de l'époque d'entre loquets, système de fermeture, verrous, pentures et gonds à sceller et autres métallerie artisanale. Notre interpellation est par contre ; ou sont passées ces portes ? En guise de réponse une satisfaction drôle tend à vous combler autant qu'une inouïe amertume tend à vous couper le souffle. Elles existent toujours, ces protes en bois. Elles sont entreposées au niveau du parc communal nous dit-on. A les voir là où elles sont, défiant l'usure et le temps, la nature et ses caprices ; une réincarnation vous met en face de ce qu'elles purent subir comme agression, et inconsidération méprisante. En 2008, en pleine élection de Barrack Obama, au temps de la énième révision constitutionnelle algérienne, ces portes sont toujours là. Gisant dans un mutisme meurtrier et complice depuis très longtemps, soit depuis 1942, date probable de leur disparition. Si tous les remerciements citadins vont à l'endroit de tous ceux qui se sont aléatoirement succédés aux différentes assemblée communales, pour n'avoir pas oser un jour les affecter aux affres de la destruction idiote ou les livrer en bûches aux âtres des cheminées ; la culpabilité peut être passive et désintéressée de ne pas avoir penser à les réaffecter là où elles devaient être, les couvre tous. La responsabilité maintenant concerne ceux qui sont en poste. Un travail peu coûtant et digne de la trompe des architectes citadins de la ville et de son institut d'architecture, peut remettre en relief ces « œuvres ». A la place du jet d'eau toujours tari du rond point de « bab Biskra » une reconstitution de la construction initiale de la dite porte, ferait belle œuvre. Le rond point de trémie de Tbinet, comporterait la copie de la porte de Constantine et ainsi de suite pour toutes les portes qui restent. Ces portes, grands panneaux en bois servent à ce jour comme mur de soutènement à un logement de fonction sis au sein même du parc municipal. Elles forment en vérité un rempart sur lequel est adossée cette construction. Elles semblent vous dire dans leur triste désolation et piteux état ; au secours ! Monsieur le maire s'il vous plait faites quelques choses !