En l'an 27 de l'hégire (647 après J.-C.) eut lieu la première expédition musulmane en Afrique. De 660 à 700, soit en l'espace de 40 ans, la pénétration arabe s'est réalisée grâce à des armées organisées et au message qu'elles portaient à des populations qui n'avaient jusqu'alors connu que l'oppression. Le choix proposé était très simple, l'égalité des hommes devant la loi et l'adoption d'une loi nouvelle qui permettrait aux populations pour la première fois dans leur tumultueuse histoire de s'amalgamer librement aux nouveaux venus. L'accession des Berbères à la foi musulmane eut pour résultat de leur donner la cohésion qui leur manquait. Lors du triomphe de la doctrine chiite, des missionnaires partis de l'Orient travaillèrent à gagner des prosélytes (nouveaux convertis) à la cause de Obeidallah qui aspirait à l'imamat, c'est-à-dire à l'héritage de l'autorité temporelle et spirituelle de Mohammad (QSSL) dont il se prétendait descendant. Un de ces missionnaires, Abou Abdellah, qui avait trouvé des adeptes chez des Berbères Kotama de la petite Kabylie, mit le siège devant Sétif. La place finit par capituler et fut ruinée de fond en comble, la muraille qui l'entourait fut détruite en l'an 904. De grands Etats berbères se constituèrent, et même en 972, El Moezz issu de la tribu des Kotama de la région de Beni Aziz située à quelques kilomètres de Sétif, dernier émir fatimide de Kairouan, fut appelé au trône d'Egypte et quitta l'Afrique du Nord. L'arrivée des Hilal, lancée vers 1050 de la haute Egypte contre les princes berbères hammadites qui s'étaient déclarés indépendants, triomphe d'abord de toutes les résistances et s'établit en dominatrice dans les plaines. Seule la grande bataille qu'ont livrée les Almohades contre les Hilaliens témoigne de l'importance de Satif dans le nouveau pouvoir du royaume qui unifie le pouvoir musulman au Maghreb. Au bas du Moyen-Age, Sétif a continué à relier les grandes villes musulmanes de Fès à Tunis et de Tunis à l'Orient. L'intensité des changements politiques et économiques des pouvoirs à l'époque des royaumes musulmans a causé la décadence urbaine de la ville de Satif et a orienté l'implantation de nouvelles capitales à proximité d'elle. Sétif, décrite comme petite ville à la fin du XVe siècle, été rattachée au royaume hafside à Bougie. A l'époque turque, Sétif était dominée par les grandes familles locales, dont les Ameur était la grande fraction, et gouvernée par les chefs turcs envoyés par les beys de Constantine. Cette organisation a laissé la ville de Sétif loin des pouvoirs politiques et a mené la marginalisation de la ville jusqu'à l'arrivée des troupes françaises le 15 décembre 1848 par le général Galbois qui reconnut la ville, mais ne s'y installa que l'année suivante. Leur installation se fit hâtivement, les constructeurs de ce temps-là n'eurent aucun égard pour les vestiges anciens, ils utilisèrent une quantité importante de pierres de taille romaines pour les fortifications militaires. Une ordonnance royale crée officiellement la commune qui fut entourée d'un mur d'enceinte percé de 4 portes, celles d'Alger, de Biskra, de Constantine et celle de Béjaïa. Seule la porte de Béjaïa existe à ce jour, c'est une des entrées du Parc d'attractions. Quelques édifices retraçant l'époque musulmane subsistent à ce jour, dont le site d'Ikdjane, une ville fortifiée et base opérationnelle des troupes chiites du IXe siècle après J.-C., ville par ailleurs encerclée par des mosquées et zaouïas dont celles d'Amazine, Tignathine, Chorfa Olia, Tighlite, Thiguerionet et Tizi Aïn Chiba. De tout temps, l'occupation de la ville a été faite pour des raisons bien précises. La position centrale et l'histoire se rattachent à son passé. Une partie de l'enceinte romaine permettait d'abriter des troupes en cas d'attaque et surtout pour ses terres fertiles, riches en arbres fruitiers et en légumes de qualité supérieure.