a commune de Oued El-Bered entend laver l'affront. Alors qu'ils avaient organisé, il y a quelques années, une marche « sans résultat » et barré la route « sans effet », ils comptent pousser le bouchon plus loin afin d'attirer l'attention des autorités locales en matière de sécurité routière. Les jeunes semblent déterminés et comptent interpeller le premier responsable de l'exécutif de Oued El-Bered, une bourgade nichée entre Tizi N'Bechar et Amoucha, sur la route menant de Sétif vers la wilaya de Béjaïa. Il y a quelques années encore, cette localité brillait par son environnement flegmatique. Point de monde qui puisse troubler la fluidité de la circulation sur cet axe de la RN 75. Une dynamique de peuplement s'est emparée des lieux dans les huit dernières années suite au retour de la sécurité. Depuis les années 2005 donc, Oued El-Bered agrandit son espace. Aujourd'hui, cette commune compte pas moins de 18.000 âmes, selon les vieux de la région. Une explosion démographique qui n'est pas sans conséquence : l'axe routier à hauteur de Oued El-Bered est devenu le plus meurtrier de Sétif. Les morts se comptent par dizaines, selon les habitants qui ont encore le coeur meurtri par l'accident mortel survenu, la semaine dernière, et qui est à l'origine d'un ras-le-bol longuement contenu et qui s'est déversé sous forme d'un mouvement de protestation (coupure de l'axe routier à ce même niveau). Jusqu'à samedi dernier, les riverains étaient encore sous le choc, tout le long de la route menant à Béjaïa, les stigmates de la dernière manifestation des jeunes de Oued El-Bered étaient bien visibles. Sur les lieux, les gendarmes veillent au grain et aident à la circulation des passants. C'est dans une colère démesurée que les gens de la localité, avaient tenu une sorte d'assemblée générale, ces derniers mois, afin de définir les stratégies de riposte face à cette recrudescence d'accidents mortels sur l'axe routier traversant Oued El-Bered. Bien des hommes et enfants, écoliers, ont laissé leur vie sur cet axe. Du plus vieux du village, au muezzin, en passant par un infirmier de la localité, la liste est loin d'être exhaustive. De l'avis des habitants, l'Etat doit prendre ses responsabilités face aux mesures qu'ils disent réclamer.