e 20e derby, qui aurait dû être une fête entre deux voisins, ne s'est finalement pas joué. Les Bordjiens, qui n'ont pas voulu pénétrer sur le terrain pour un soi-disant manque de sécurité, sont dans une certaine mesure responsables de cette scabreuse affaire qui envenime les relations entre les deux villes voisines. Pour connaître les positions des uns et des autres, nous nous sommes rapprochés du chef de la sûreté de wilaya, qui réfute les arguments avancés par le CABBA : « Nous avons mobilisé trois unités républicaines en plus de tout le personnel des différentes sûretés de daïra, pour assurer la sécurité de tout le monde. J'ai tout tenté avec les dirigeants pour qu'ils reviennent à de meilleurs sentiments, en vain. » Le chef de la sûreté a veillé personnellement sur la sécurité des milliers de fans bordjiens, protégés par un cordon de sécurité estimé à plus de 200 agents. Il convient de souligner qu'un important dispositif sécuritaire a été mis en place tout au long de la route Sétif-BBA, longue de 70 km. Le commissaire du match, Mohamed Baghoura, enfonce le clou : « Toutes les dispositions étaient réunies pour que la rencontre se déroule dans de bonnes conditions. Les forces de l'ordre veillaient au grain. je dois, en outre, signaler le mauvais comportement du dirigeant bordjien Mohamed Nasri, qui m'a agressé. Je n'ai dû mon salut qu'à l'intervention des policiers. » Pour le boss de l'ESS, les règlements généraux de la FAF sont clairs. « Pour moi, l'Entente est première avec 41 points. Les Bordjiens, qui parlent d'agression, auraient dû pénétrer sur le stade et faire part de ces faits au commissaire du match, au lieu de cela, ils ont rebroussé chemin. On aurait aimé jouer cette rencontre, mais nos amis de Bordj, qui doivent assumer, en ont décidé autrement. Malgré le fait de voir son équipe déconcentrée et sortir carrément du match, nous avons accepté la décision du commissaire, lequel a décalé le coup d'envoi d'une heure », souligne, quelque peu vexé, le président de l'Entente. Bouda : « Nous avons été tabassés » Le CABBA a refusé carrément de jouer sa rencontre face au club sétifien. L'équipe a rebroussé chemin en raison de « l'insécurité » qui régnait dans le stade, nous déclarent les dirigeants du club bordjien. Le président du club, Salah Bouda, est écœuré par l'accueil réservé à son équipe. D'un air dépité, il déclare : « Il était impossible de jouer le match dans un climat aussi électrique. Nous avons été tabassés à l'entrée du stade. Il y a plusieurs blessés dans notre camp. Il nous était impossible de déposer plainte à Sétif, mais nous allons le faire à Bordj. » Un dirigeant, Noureddine Bensina, apporte plus de détails sur ces incidents, les premiers du genre entre les voisins des Hauts-Plateaux : « Nous avons vécu l'enfer. Une centaine de personnes nous attendaient à l'entrée des vestiaires. Elles nous ont tendu un véritable guet-apens. Un de nos dirigeants a d'ailleurs été agressé à l'arme blanche et le joueur Ali Houari a été également roué de coups ; il souffre d'un hématome au visage. Un médecin légiste de l'hôpital de Bordj Bou Arréridj va établir un certificat qu'on va déposer au commissariat de police. » Bensina affirme en outre que c'est le président sétifien, Abdelhakim Serrar, qui a été à l'origine de ces incidents avec ses déclarations incendiaires à la radio locale El Hidhab. Le trésorier de l'équipe, Aïssa Afafsa, abonde dans le même sens ; il ajoute : « Devant l'insécurité qui régnait dans le stade, nous avons décidé de rebrousser chemin et de ne pas jouer le match pour éviter qu'il y ait mort d'homme. Nous avons assez de blessés dans notre camp. Nous ne retournerons pas à Sétif, quelle que soit la sanction qui sera prise à l'encontre de notre équipe. » A signaler que des incidents ont éclaté hier soir dans la ville de Bordj Bou Arréridj, provoqués par des fans bordjiens. Des voitures imatriculées 19 ont été sacagées sur la route N5 menant vers Sétif.