on dieu ! Me suis-je trompé d'itinéraire. L'ouragan Katerina, est-il passé par là ? Pourtant La radio locale n'a rien annoncé de cette nature. Là, là au fond de ce qui reste encore ce qui faisait le lit paisible de Oued Bousselam avec, tout autour ce qui constitue le sous bois, les nids d'oiseaux , la variété de fleurs,les rigoles et même des champignons comestibles ! Tout est dévasté.le bois n'existe plus ? Les arbres sont jonchés à même le sol, pêle-mêle. Ils ne sont pas déracinés ! Que leur est- il arrivé ? Les coupes sont sèches. J'ai encore du mal à réaliser. C'est l'œuvre dévastatrice de la tronçonneuse. Même les cigognes arrivées récemment sont en deuil. Elles tournoient tristement sur nos têtes, sans but. Elles ont perdus leurs demeures. Le même sort sera réservé aux fermiers du coin. J'ai peine à croire. C'est traumatisant. On dirait un champ de bataille. C'est la guerre ! Elle a été déclarée sans préavis à la nature fragile de cette belle contrée aux milles couleurs. Toute une batterie de gros moyens d'interventions est là, en attente pour d'autres offensives et pour l'offensive finale. La nature n'a rien à y opposer, elle pleure seulement. Telle des taupes mécaniques géantes, les bulldozer en furie d'où s'échappent de longues montées de fumées noires, s'acharnent sur les vastes prairies environnantes. Plus loin, l'escavatrice, ou cette guêpe au dard puissant ne cesse de creuser des profonds sillons, provocant des saignées boueuses sur les flancs des collines encore trempées par les récentes chutes de neige. Ce sont les travaux d'aménagements préparatoires du futur barrage d'El Maouane. Les travaux des grands transferts d'eau à partir de barrage d'Iraguen sur les hauteurs de Ziamma et de celui de Kherrata plus bas, ont donc commencés. Plus en amont, les Chinois sont la, ils s'affèrent à la réalisation de leur base de vie pour le lancement prochain des grands travaux. Ici, il y a peine quelques jours, c'était un havre de paix où les familles Sétifiennes venaient en masse en compagnie de leurs enfants en quête d'un moment de fraîcheur, de détente et de paix. Pour les initiés des lieux et les amoureux de la nature, dans quelques mois, dans quelques années, toute cette vallée avec tout ce qu'elle comporte comme trésors naturels, agréables à la vue, sera totalement engloutie par les eaux qui constitueront ce réservoir qui s'étalera jusqu'au col de Takouka. Ce barrage a pour but d étancher la soif à des milliers de personnes et d'irriguer un vaste permettre agricole dans les plaines arides du sud de Sétif. Oui, ainsi donc, les collines, la vallée et les prairies d'El Maoune disparaîtront à jamais. Elles mourront .Elles mourront pour permettre la poursuite la vie ailleurs, plus loin.